(Londres) Le prince Harry a obtenu une « somme substantielle » de l’éditeur du tabloïd Daily Mirror dans le cadre d’un accord financier qui met fin à des poursuites pour collecte illicite d’informations, revendiquant vendredi une nouvelle victoire dans son combat face à la presse.

Le 15 décembre dernier, le fils cadet du roi Charles III avait obtenu la condamnation de l’éditeur du Mirror, MGN, à lui verser 140 600 livres sterling (238 000 $) de dommages et intérêts.

Le juge avait estimé que 15 des 33 articles litigieux retenus dans la procédure — publiés entre 1996 et 2009 — étaient issus du piratage de boîtes vocales du duc de Sussex ou de son entourage ainsi que d’autres procédés illicites.

Mais la défense du prince Harry visait encore 115 autres articles, qui, a annoncé son avocat David Sherborne lors d’une audience à la Haute-Cour de Londres, font l’objet d’un accord financier.

Sans révéler le montant de la transaction, l’avocat a évoqué une « somme substantielle » et affirmé que MGN consentait à s’acquitter de tous les frais de justice.

David Sherborne a évoqué une première provision de 400 000 livres sterling (678 000 $).

« Notre mission continue »

« Après notre victoire en décembre, le groupe du Mirror a finalement accédé au reste de mes demandes, qui auraient nécessité deux autres procès », a déclaré le prince Harry par la voix de son avocat.

Il s’en est de nouveau pris à l’ancien rédacteur en chef du Mirror, Piers Morgan, avant de lancer : « notre mission continue », « je crois au changement positif qu’elle apportera pour nous tous ».

PHOTO BELINDA JIAO, REUTERS

L’ancien rédacteur en chef du Mirror, Piers Morgan

« C’est la raison pour laquelle j’ai entamé cela et ce pour quoi je continuerai jusqu’au bout », a-t-il lancé.

Le prince Harry a engagé plusieurs procédures judiciaires visant les méthodes de certains médias britanniques dans la couverture de ses faits et gestes, notamment pendant sa jeunesse.

Exilé aux États-Unis, Harry, 39 ans, éprouve une rancœur tenace envers la presse à scandales, qu’il tient pour responsable de la mort de sa mère Lady Di, tuée dans un accident de voiture à Paris.

En froid avec le reste de la famille royale et en particulier son frère aîné le prince William, Harry s’est rendu cette semaine à Londres pour rencontrer son père le roi Charles III, atteint d’un cancer.

Dans son jugement à la mi-décembre, le juge Timothy Fancourt a conclu que les titres du groupe avaient massivement piraté des boîtes vocales de célébrités entre 2006 et 2011, y compris pendant que se déroulait une enquête publique sur le comportement de la presse britannique.

Il a estimé que la messagerie du téléphone portable du prince Harry avait été piratée « dans une modeste mesure ».

Lors du procès, le prince Harry a témoigné pendant huit heures réparties sur deux journées d’audience au mois de juin.

Il s’agissait de la première apparition d’un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.