Vous vous ennuyez des dialogues saccadés de Scandal, de sa musique Motown choisie avec soin, des longs manteaux chics d’Olivia Pope et des intrigues haletantes qui mélangeaient politique, fric et, duh, scandale ?

Réponses : oui, oui, oui et oui. Parce qu’Olivia Pope (Kerry Washington) excellait dans son travail de gladiatrice. Elle réglait des problèmes en parlant vite, vite, sans respirer. C’était son travail. Arranger. Plein. De. Choses. Et boire du vin rouge au ballon.

Vous retrouverez cet esprit éclaboussant — et plusieurs acteurs de Scandal — dans la nouvelle minisérie Inventing Anna, L’invention d’Anna en version française, offerte sur Netflix. La superproductrice Shonda Rhimes, derrière les populaires feuilletons Bridgerton, Scandal, Grey’s Anatomy et How to Get Away With Murder, signe Inventing Anna, minisérie inspirée de l’histoire vraie d’une jeune arnaqueuse qui a fraudé des membres influents de la jet-set new-yorkaise.

Qui dit Shonda Rhimes, dit musique pop tonique, bling-bling séduisant et personnages féminins forts. Là-dessus, Inventing Anna ne déçoit pas.

C’est coloré, frivole, amusant et rythmé. C’est comme feuilleter un beau magazine en papier glacé. Mais c’est moins punché que Scandal et moins accrocheur que How to Get Away With Murder.

Ça demeure tout de même un divertissement de qualité, qui oppose deux femmes aussi fascinantes qu’intelligentes. D’un côté, il y a Anna Delvey (Julia Garner, vue dans Ozark), née Anna Sorokin, qui se décrit comme une riche héritière allemande, toujours habillée en Prada ou en Alexander McQueen, d’immenses verres fumés déposés sur le nez.

Dans l’autre, il y a la journaliste brouillonne Vivian Kent (Anna Chlumsky, vue dans Veep et L’été de mes 11 ans, ne l’oublions pas), dont la carrière bat de l’aile depuis la publication d’un article truffé de faussetés.

PHOTO DAVID GIESBRECHT, FOURNIE PAR NETFLIX

Anna Chlumsky joue le rôle de la journaliste Vivian Kent, qui cherche à redonner un nouveau souffle à sa carrière en couvrant les frasques d’Anna Delvey.

Quand la police coffre l’escroqueuse Anna Delvey en 2017, Vivian y voit le reportage idéal pour mettre en scène sa propre rédemption. Anna a dupé, avec une facilité déconcertante, limite gênante, des banquiers, des marchands d’art, des architectes réputés, des hôteliers et de grandes dames de l’élite de New York. En exposant les failles de ces personnalités puissantes, Vivian tamise l’éclairage sur ses propres erreurs.

Mais l’énigmatique Anna, cultivée, charmante et rusée, s’avérera un sujet extrêmement difficile à cerner. La reporter Vivian visitera Anna plusieurs fois en prison pour la convaincre de raconter sa version de cette affaire abracadabrante, qui nous entraîne à la semaine de la mode de Paris, dans une splendide maison des Hamptons et sur un yacht d’Ibiza.

Épaulée par les vétérans de son magazine, Vivian, très enceinte, deviendra obsédée par Anna, son fil Instagram et son accent indéchiffrable. L’inverse se produira aussi. Anna et Vivian ont besoin l’une de l’autre pour laver leur réputation. Qui craquera en premier ?

Inventing Anna dérive d’un long reportage de la journaliste Jessica Pressler, qui a été publié en 2018 dans le New York Magazine. À quelques détails près, les personnages que vous voyez dans la série de neuf épisodes existent tous encore. C’est donc facile — et très tentant — de googler Anna Sorokin pour découvrir comment elle a charmé autant de gens importants, entre 2013 et 2017.

Pour paraphraser la fougueuse Olivia Pope, ne faites pas ça ! Ça serait une erreur. Une grave erreur. Une erreur grave qui vous suivra. Pour. Le. Reste. De. Votre. Vie.

Star Ac : la sortie pour Jérémy ?

Semaine pas facile pour Jérémy Plante de Star Académie, qui chantera (encore) dimanche soir pour demeurer dans la téléréalité musicale de TVA. Et ça sent l’élimination pour lui.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Jérémy Plante

D’abord, le Lévisien de 25 ans, découvert dans MixMania 2, n’a pas bien encaissé les critiques des profs, qui veulent le casser et qui s’acharnent sur son cas, selon lui. Ensuite, après l’annonce de sa mise en danger, Jérémy a attaqué la prestation de sa camarade Sandrine, qui « n’a pas dit les bons mots » et qui avait « un méga accent » en anglais. Comme le titrerait un site à potins très fréquenté : « Le public québécois n’a pas digéré les commentaires mesquins du petit Jérémy et voici pourquoi ».

Gregory Charles, encore meilleur cette année, a été ferme et juste envers l’académicien controversé, qui a chanté faux souvent pendant le dernier gala, il fallait le dire. Voilà pourquoi j’aime la quotidienne de Star Académie : l’honnêteté de Gregory Charles et de Lara Fabian. Ces deux-là disent la vérité de façon constructive, jamais avec mesquinerie. Bref, bravo pour ces enseignements certes durs, mais enrichissants.

Il y a eu un déluge de larmes à Waterloo cette semaine. On a bien senti la fragilité des concurrents (tout le monde pleure) et la pression qui repose sur leurs épaules. C’est en effet gros, ce que vivent les académiciens. Et stressant.

Pour le moment, Nostradumas mise sur Éloi Cummings, 16 ans, et Audrey-Louise Beauséjour, 23 ans. Tout peut cependant basculer à Star Académie. On ne peut pas toujours être bon, il faut être bon quand c’est le temps, disait René Angélil. C’est toujours vrai.