Réglons d’abord les affaires urgentes : pourquoi personne n’est intervenu, dimanche soir, pour calmer les ardeurs de la crieuse dans l’assistance de Tout le monde en parle, qui hurlait dans le studio 42 au moindre élan d’enthousiasme des invités ?

Cette spectatrice trrrès impliquée, qui a même surpris l’acteur et scénariste François Létourneau par la puissance de ses cordes vocales, a hurlé dès que l’entraîneur Martin St-Louis est apparu, pour ne se taire qu’après deux heures de diffusion en direct. C’était très dérangeant et un appel au duct tape a même été lancé sur Twitter pour museler cette fan trop enthousiaste.

« On dirait que ç’a été elle, la vedette de la soirée. Honnêtement, on était tellement dans le jus que je n’ai pas vu passer ça tout de suite. Nous sommes intervenus au dernier bloc, mais j’aurais dû le faire avant. Cette dame n’était pas du tout malintentionnée », explique le coproducteur de Tout le monde en parle Guillaume Lespérance.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Guillaume Lespérance, coproducteur de Tout le monde en parle

Vu par 905 000 téléspectateurs, ce dernier épisode de Tout le monde en parle a été excellent du début à la fin et s’est parfaitement collé à l’actualité avec la présence des brillantes reporters Marie-Eve Bédard et Tamara Alteresco de même qu’Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État sous Barack Obama. Quelle prise, quand même. Une exclusivité dans toute la francophonie.

Les esprits chagrins qui réclament la mise à mort de la grand-messe de Guy A. Lepage ont dû ravaler leur venin de travers. Plus que jamais, ce grand plateau de Radio-Canada a prouvé sa pertinence et son importance.

Il ne manque d’ailleurs que des détails administratifs à boucler pour confirmer officiellement le retour de Tout le monde en parle à l’automne pour une 19e saison. Entre vous et moi, c’est pratiquement dans le sac.

PHOTO KARINE DUFOUR, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Guy A. Lepage a reçu l’ex-secrétaire d’État américaine Hillary Clinton et l’écrivaine Louise Penny à Tout le monde en parle, dimanche.

La rédactrice en chef de Tout le monde en parle depuis 18 ans, Carole-Andrée Laniel, a tendu une première perche à l’équipe d’Hillary Clinton l’été passé. « Je leur ai écrit une courte lettre pour leur présenter l’émission et leur dire qu’on avait déjà reçu Taylor Swift et le journaliste d’enquête Bob Woodward. C’était ciblé, rapide et efficace », se souvient Carole-Andrée Laniel.

L’éditrice québécoise de l’écrivaine Louise Penny, Louise Loiselle, chez Flammarion, a également tiré des ficelles de son côté. « Début janvier, j’ai écrit une belle lettre à Mme Clinton, puis une deuxième belle lettre, sans obtenir de réponse. Début février, Louise Penny a écrit directement à l’agent de Mme Clinton pour lui faire connaître cette invitation de Tout le monde en parle. Quinze minutes plus tard, l’agent de Mme Clinton répondait qu’elle n’avait pas été mise au courant, mais qu’elle aimerait faire l’émission », explique Louise Loiselle.

PHOTO RENAUD PHILIPPE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Louise Penny dans les environs de Knowlton, dans les Cantons-de-l’Est

L’intervention de l’auteure Louise Penny a donc été cruciale dans l’obtention de l’interview avec Hillary Clinton. Il faut aussi préciser que Louise Penny avait adoré son premier passage à Tout le monde en parle, en avril 2019, et qu’Hillary Clinton porte un amour sincère au Québec. Régulièrement, Mme Clinton et son mari, Bill, visitent les Cantons-de-l’Est. Et leur grande amie Louise Penny, mère littéraire de l’inspecteur Armand Gamache, apparaît fréquemment sur les photos des Clinton.

Le thriller géopolitique cosigné par Louise Penny et Hillary Clinton, État de terreur, sortira le 10 mars. Il est publié dans 29 langues.

À ce jour, Hillary Clinton et Louise Penny n’avaient accordé une entrevue ensemble à aucun média francophone du monde.

L’éditrice Louise Loiselle

Le segment de Mmes Clinton et Penny a été préenregistré dimanche à 14 h. Il fallait ensuite y accoler des sous-titres. Née à Toronto et maintenant résidante de Knowlton, Louise Penny, qui a été animatrice à CBC (quelle voix enveloppante), s’exprime très bien en français. « Elle peut faire son épicerie en français, avoir une conversation devant une tasse de thé. Les ajustements avec le technicien de Tout le monde en parle se sont faits en français. Mais comme écrivain, Louise ne peut rendre justice à sa pensée dans la langue française, ainsi qu’avoir cette spontanéité qui la caractérise, comme on a pu le voir dimanche soir », souligne son éditrice.

Guillaume Lespérance se pince encore à propos de la primeur décrochée par son équipe. « C’est le plus gros show que nous avons fait en 18 ans. C’était un show compliqué à monter. Et Hillary Clinton, avec sa grande expérience en politique, était au cœur de l’actualité et au cœur d’un sujet qu’elle maîtrisait extrêmement bien. Elle a été plus que généreuse avec nous », affirme le coproducteur de Tout le monde en parle.

Toujours dimanche soir, le cinquième gala de Star Académie à TVA a été regardé par 1 412 000 personnes, et un million de curieux ont traversé dans le chalet de La vraie nature. Chez Noovo, l’éviction de Guylaine Guay a été suivie par 676 000 fans de téléréalité (et de points de pression).