Il y a des séries inconnues qui grimpent de façon fulgurante dans le palmarès d’écoute de Netflix et qui tracent de profondes rides d’interrogation sur nos fronts, de moins en moins lisses.

Mais pourquoi je n’ai jamais, mais jamais entendu parler de cette émission, qui pulvérise apparemment des records de visionnement partout dans le monde ?

Bienvenue à Éden (Bienvenidos a Edén), une télésérie espagnole destinée aux « djeunes » cool et branchés, yo, entre dans cette catégorie fourre-tout. Il s’agit d’un mélange inégal de Nine Perfect Strangers, Euphoria à tout petit budget et Yellowjackets sans l’aspect gore. Et c’est mauvais rare. Aïe.

Ne perdez pas votre temps avec cette dystopie bon marché, même si sa prémisse hurle : c’est sûr que ça va être nul, mais je vais quand même me taper les huit épisodes d’une heure en état semi-comateux devant la télé. Résistez !

Dans Bienvenue à Éden, une obscure entreprise recrute 100 vingtenaires sur Instagram pour une fête privée décadente qu’elle organise dans une île paradisiaque – et curieusement déserte. Un genre d’Osheaga secret, destiné à promouvoir une nouvelle boisson énergisante – la bien nommée Eden Blue – aux pouvoirs hypnotiques.

Jusqu’ici, ça va. Mais attendez, l’intrigue se gâche de façon gênante. Les promoteurs du party exploitent aussi une secte nouvelâgeuse dans cette île abandonnée et coupée du monde. Wou-hou ! La fête ne sert donc qu’à recruter (et à droguer !) des membres, méticuleusement choisis pour leur vulnérabilité.

Évidemment, cette secte bizarre et autosuffisante véhicule des valeurs idylliques et promeut de saines habitudes de vie. C’est un piège, un leurre ! Les gourous n’hésitent pas à liquider les fidèles qui s’écartent du droit chemin. Oui, c’est cliché et convenu de même. Adios.

PHOTO FOURNIE PAR CRAVE

Sean Penn et Julia Roberts sont les vedettes de la série Gaslit, qui revient sur le scandale du Watergate du point de vue du procureur général John Mitchell et de sa femme Martha Mitchell.

Une série qui vaut bien plus le détour, c’est Gaslit de la plateforme Crave avec l’option Starz. Cette minisérie historique, uniquement offerte en anglais, quel dommage, met en vedette deux acteurs au sommet de leur art, Julia Roberts et Sean Penn (méconnaissable sous un kilo de prothèses faciales).

Gaslit revient sur le scandale du Watergate en empruntant le point de vue de la pétillante Martha Mitchell (épatante Julia Roberts), femme du procureur général John Mitchell (excellent Sean Penn), un homme influent qui préside aussi le comité de réélection du président Richard Nixon.

Vive et allumée, la mondaine Martha Mitchell aime parler, notamment aux journalistes. À Washington, les mauvaises langues la surnomment la « mouth of the South ». La bouche du Sud – elle a grandi en Arkansas – qui ne se ferme jamais.

Martha Mitchell s’oppose à la guerre au Viêtnam, critique les décisions du président Nixon et déteste évoluer dans l’ombre de la première dame. Bref, les républicains au pouvoir se démènent pour la faire taire, allant même jusqu’à la droguer et la garder prisonnière contre son gré.

Il y a un côté très burlesque à Gaslit, surtout dans le volet espionnage très amateur (et très rigolo), mais aussi quand le personnage du conseiller John Dean (Dan Stevens, vu dans Downton Abbey) débarque avec toute sa maladresse. Le ton valse habilement entre la comédie grinçante et le thriller noir.

Le cœur de cette série, battant en 1972, demeure Martha Mitchell, une femme complexe que l’on a voulu dépeindre comme une folle, une hystérique, qui avait cependant toute sa tête… et ses contacts !

Switch, mais switch égal !

Les deux dernières semaines ont été « caliente » à L’île de l’amour à TVA. Certains diront même que ce fut « chaud patate » pour les insulaires impliqués dans l’internetgate, qui a permis à Kharl, Jacob et Mathieu d’échanger – pendant trois semaines – avec leurs proches en pianotant sur un téléphone cellulaire oublié par la production.

Il a fallu des pinces de désincarcération géantes pour extraire la vérité de la bouche de Kharl (et de sa laine d’acier au menton). Honnêtement, s’il n’avait pas bouclé lui-même sa valise pour le prochain vol d’OWG, il aurait fallu évincer Kharl de la téléréalité.

Pour paraphraser sa douce Amélie, « c’est tellement malaise », cette tricherie-là. Au moins, les indiscrétions numériques des concurrents ont façonné de croustillants moments de télé.

Et pauvre Derek ! Ça ne lui tente plus d’être beau, OK ? « C’t’assez là, ch’tanné », a baragouiné l’entrepreneur en plomberie de Québec avec toute la verve et l’éloquence qu’on lui connaît. C’est que les nouvelles célibataires sexys lui ont joué dans la tête, à ce brave Derek. Elles l’ont même poussé dans ses plus sombres retranchements : « Je n’ai jamais réfléchi autant », a courageusement admis Derek après un party olé olé aspergé de Beach Day Every Day.

PHOTO FOURNIE PAR TVA

William a switch de filles plus souvent qu’à son tour. On le voit ici avec son biceps… et Audrey.

Alternant entre les rires démoniaques et les larmes incontrôlables, Audrey a ressenti le besoin « d’être authentique envers elle-même ». Voyez-vous, après Bianca, Amanda, Roxanne et maintenant Angélie, William a switch une fois de trop pour le petit cœur d’Audrey, la cinquième roue de ce grand carrosse amoureux.

La réponse de William à cette grave accusation de switch de filles aussi souvent qu’il change de bobettes ? « Je vais switch le nombre de fois que ça prend », a répliqué Will avec la sagesse de ses 21 ans. C’est 100 % clair, live là.

Toujours sous le chaud soleil de la République dominicaine, les mélatonines d’Alexandra ont vraiment kick et Camille ne voulait pas ghost Jacob qui, lui, s’est demandé qui l’a snitch à Bianca, la reine du café glacé. À Las Terrenas comme à la guerre, veni, Mehdi, vici !