Quelles plateformes numériques attirent le plus de clients francophones au pays ? Qui consomme exclusivement ses émissions en ligne ? Le public verra-t-il un jour, entendra-t-il, le Clément Bisson viscéral ?

La dernière ligne réfère à un gag classique de François Pérusse, les vrais savent, comme on dit en mot-clic sur Instagram.

Tel un Paul Houde crinqué sur le café Postum, et avant de décortiquer les nouveautés de Tou.TV et du Club illico, je vous déballe les dernières statistiques sorties du four à propos des « services de télévision par contournement ». Comprendre : tous ces abonnements « premium » qui encombrent mensuellement nos cartes de crédit.

Selon l’Observatoire des technologies médias, 62 % des Québécois francophones souscrivent actuellement à Netflix, un bond spectaculaire en comparaison avec son taux de pénétration de 37 % mesuré en 2019.

Au deuxième rang des plateformes les plus fréquentées, il y a Amazon Prime Video, qui rejoint 31 % des ménages québécois francos. Suivent, dans l’ordre, les services Disney+ (24 %), l’Extra de Tou.TV (13 %), Crave de Bell Média (13 %), Club illico de Vidéotron (11 %) et Apple TV+ (6 %).

Trois groupes se séparent et dévorent l’énorme tarte télévisuelle de 2022. La moitié fonctionne en mode hybride et mélange la télé traditionnelle à la télé numérique crémeuse, qui s’avère plus dispendieuse.

Le quart des téléspectateurs – les plus jeunes – n’engouffrent que de la télévision offerte en ligne. À l’opposé, un autre quart – les plus vieux, oui, c’est cliché – rejettent tous ces services payants et suivent leurs émissions uniquement à la télé « régulière » grâce au bon vieux câble. Cette faction râle et se plaint avec la régularité d’un métronome quand je discute ici d’une série de Netflix, de Disney+ ou de Crave.

Travaillez-vous pour Netflix ? Pourquoi faites-vous la promotion d’un géant américain qui aplatit la culture québécoise ? persiflez-vous dans ma messagerie personnelle. J’en parle parce que 62 % des Québécois possèdent un compte Netflix et qu’ils se noient dans son catalogue écrasant, voilà.

De retour à la programmation régulière, la prochaine télésérie évènement de Serge Boucher (Fragile, Feux), qu’il affirme être sa « série testament », atterrira sur l’Extra de Tou.TV le 15 décembre. Son titre : Fragments. Son histoire : celle d’un quatuor d’amis de Victoriaville qui renouent après 30 ans de silence. J’ai extrêmement hâte d’y voir James Hyndman, René Richard Cyr et Céline Bonnier.

Le troisième et dernier chapitre de la comédie Les mecs s’ouvrira sur l’Extra le 3 novembre. Martin (Normand Daneau) ne vit plus avec Sophie (Nathalie Mallette) et Étienne (Yanic Truesdale), qui a loué son condo, emménage chez Christian (Christian Bégin).

La quatrième saison de Plan B, en ligne sur l’Extra en février, tournera autour « d’un p’tit tout croche », joué par Pier-Luc Funk, qui utilisera les services de l’agence pour s’enrichir et, croit-il, régler tous les problèmes de sa famille dysfonctionnelle. Erreur.

Les fans de L’œil du cyclone devront patienter jusqu’en février pour s’enfiler la troisième saison, où Isabelle (Christine Beaulieu) forme officiellement un couple avec Mathieu (Pierre-Yves Cardinal).

Toujours sur l’Extra de Tou.TV, Lou et Sophie reviennent en janvier dans leur célèbre voiture Dolorès, tandis que la nouvelle création d’Isabelle Langlois, La candidate, se pointera le bout du nez plus tard en 2023. Même (longue) attente pour le suspense psychologique Les yeux fermés avec Magalie Lépine-Blondeau et Benoît McGinnis : c’est prévu pour avril.

Après Loto-Méno et L’ombre et la lumière, Véronique Cloutier s’attaque au potinage dans sa docusérie La machine à rumeurs, scindée en trois épisodes d’une heure. Mise en ligne sur l’Extra : le 15 décembre. Des journaux jaunes aux sites web qui carburent aux clics, Véro rencontre la vieille garde d’échotiers (Roger Sylvain, Érick Rémy) ainsi que la nouvelle génération de potineurs, qu’on lit sur Monde de stars ou QC Scoop.

PHOTO JULIEN FAUGÈRE, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Sylvie Léonard et Guy A. Lepage

J’ai aussi vu mardi un premier sketch d’Un gars, une fille, où Guy et Sylvie s’obstinent dans un autobus de la STM, et la magie opère encore comme il y a 20 ans. Ajoutez une note à votre iCalendrier : les quatre épisodes de cette sitcom culte débarquent en mars.

Du côté du Club illico, nous visionnerons enfin (le 24 novembre) la minisérie La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé de Xavier Dolan. Ce prestigieux projet, d’abord développé chez Bell Média, serait un des plus coûteux de l’histoire de la télé québécoise, selon la rumeur. Il met en vedette les acteurs originaux de la pièce de théâtre de Michel Marc Bouchard, dont Julie Le Breton, Patrick Hivon, Magalie Lépine-Blondeau et Éric Bruneau. Niveau d’anticipation : hyper élevé.

Club illico proposera la troisième et dernière saison de La faille à partir du 9 novembre. La suite du téléroman Nous, gagnant d’un prix Gémeaux en septembre, arrive le 8 décembre, alors que la série chorale sur la tragédie de Lac-Mégantic sortira le 16 février.

Maintenant, pour passer à travers tous ces contenus originaux, faudra-t-il écourter nos nuits et se mettre sur l’Adderall comme Marc-André (Éric Bruneau) dans Avant le crash ?

Bien sûr que non. La Presse n’encourage pas l’usage de médicaments qui n’ont pas été prescrits par des professionnels de la santé. Nous préférons vous en avertir.