Cocktails dînatoires ennuyeux en l’honneur d’un haut fonctionnaire d’un pays obscur, réunions interminables sur des enjeux géopolitiques hyper pointus, échange de sourires polis en tout temps, on s’imagine la vie d’un ambassadeur comme une succession d’évènements protocolaires peu palpitants, voire plates à mort.

Puis, on regarde la vivifiante série The Diplomat sur Netflix, aussi offerte en français sous le titre de La diplomate, et on a une envie irrépressible de soumettre sa candidature pour obtenir un de ces emplois de représentation dans une grande capitale européenne. Londres ou Paris feraient bien l’affaire, oui.

Dernier succès canon de la plateforme Netflix, le thriller politique The Diplomat intègre des éléments de The West Wing, Homeland et Scandal. C’est à la fois amusant et brillant, la série intègre habilement des histoires plus savonneuses à un conflit international qui bout au Moyen-Orient.

The Diplomat, qui comprend huit épisodes d’une heure, met en vedette une actrice formidable et sous-estimée, soit Keri Russell, alias Felicity dans la série du même nom de la fin des années 1990 et alias l’espionne du KGB Elizabeth Jennings dans l’excellente série The Americans.

Dans cette nouvelle offrande haletante, Keri Russell incarne Katherine « Kate » Wyler, une diplomate chevronnée que le président des États-Unis dépêche d’urgence à Londres pour pourvoir le poste d’ambassadrice.

L’enjeu ? Contenir une troisième guerre mondiale potentielle qui menace d’exploser après le bombardement d’un porte-avions du Royaume-Uni au large du golfe Persique. Premier pays soupçonné de cette attaque militaire, qui a tué une quarantaine de soldats britanniques : l’Iran.

Le premier ministre britannique, furieux, exige des sanctions immédiates contre l’Iran et entraîne les États-Unis dans ce conflit complexe et délicat. Mais notre vaillante ambassadrice Kate, qui devait s’installer à Kaboul, en a vu d’autres dans sa carrière au Liban et en Afghanistan. Ses sources lui indiquent que l’Iran n’aurait pas tenté de couler le navire. Il s’agirait d’un autre pays ennemi, qui essaie de piéger l’Iran et ainsi déclencher des hostilités planétaires.

Lourd mandat pour Kate, qui déménage à Londres avec son mari, le séduisant et rusé Hal Wyler (Rufus Sewell). C’est ici que The Diplomat s’épice. Hal est lui-même un ancien ambassadeur, qui doit, en théorie, laisser sa femme briller à Londres et prendre un pas de recul. Mais Hal, qui a des contacts partout dans le monde, n’est pas du genre à jouer les rôles secondaires.

Hal manigance au téléphone et tire des ficelles en coulisse, ce qui plonge Kate dans l’embarras. On se demande même si Hal ne tente pas de torpiller le travail de sa femme en s’ingérant dans des dossiers sensibles, protégés par les services secrets.

Aussi, la relation entre Kate et Hal est autant tordue que fascinante. Ils font chambre à part et s’apprêtent à divorcer, mais sont incapables de se passer l’un de l’autre.

Dans Homeland, on suivait l’intrépide agente Carrie Mathison (Claire Danes) dans les rues poussiéreuses du Pakistan ou dans le désert irakien. Dans The Diplomat, on reste plus souvent dans les antichambres du pouvoir. Ces deux productions américaines ne disposent clairement pas des mêmes budgets.

Reste que Carrie et Kate partagent plusieurs traits. Les deux détestent les mondanités et le flafla. Les deux ont une intelligence supérieure et n’hésitent pas à bousculer les conventions pour protéger leur pays d’une offensive d’un pays belliqueux.

The Diplomat incorpore bien les moments plus drôles aux situations tendues et l’équilibre ne se brise jamais. Si vous cherchez un divertissement intelligent, cette série de Netflix s’avère le compromis diplomatique parfait entre le frivole et le sérieux.

Un doux printemps avec Marie-Lyne Joncas

On ne parle pas assez du Fabuleux printemps de Marie-Lyne, que Noovo relaie du lundi au jeudi à 18 h 30, juste avant Survivor Québec.

PHOTO FOURNIE PAR NOOVO

Marie-Lyne Joncas

C’est vraiment très bien. C’est différent et ludique, sans sombrer dans le cliché de « l’entrevue en pédalo sur le lac du parc La Fontaine » que l’on a vue un milliard de fois à Sucré, salé.

Dans un contexte de talk-show estival dit léger, Marie-Lyne Joncas réussit toujours à nous surprendre avec des entrevues amusantes et bien pensées, qui amènent les vedettes à se révéler davantage.

Le ton décalé et irrévérencieux de l’humoriste de 35 ans, qui a été une efficace coanimatrice de Tout le monde en parle la saison dernière, rend les échanges encore plus originaux. Rien n’a l’air forcé ou artificiel sur son plateau, où l’on ne s’emmerde jamais.

On voit également que Marie-Lyne Joncas aime son showbiz québécois et qu’elle le connaît bien. On ne lui en passera pas une petite vite sur STAT ou Indéfendable.

C’est rare que des animateurs trouvent leur signature aussi rapidement. Marie-Lyne est sur son X dans son Fabuleux printemps. Rajoutez au portrait une belle signature visuelle et une réalisation allumée, qui évoque celle d’OD, et vous obtenez un bel éclat printanier qui étincelle dans vos salons tous les soirs.