La finale des Chefs ! s’est jouée lundi soir sur des cuissons déficientes, à la poêle comme au thermocirculateur.

Élodie a raté ses ris de veau, Michael n’a pas donné assez d’amour à ses cuisses de canard confit, c’est donc le perfectionniste Ronan, avec un menu gastronomique quatre services quasi sans faute, qui a enfilé la toque d’or de la 12e saison de la téléréalité culinaire de Radio-Canada.

Âgé de 28 ans, Ronan Ulliac, sous-chef à la Maison Boulud de Montréal, a épluché ses pois verts un à un, il a pesé au gramme son crudo de loup de mer et il a évité, contrairement à son collègue Michael Ho, de présenter un « dessert de boutique », un faux pas impardonnable, selon le juge Jean-Luc Boulay.

  • Le finaliste Michael Ho

    PHOTO MARC-ANDRÉ LAPIERRE, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

    Le finaliste Michael Ho

  • La finaliste Élodie Larivière

    PHOTO MARC-ANDRÉ LAPIERRE, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

    La finaliste Élodie Larivière

1/2
  •  
  •  

Potin plateau, ici : les deux finalistes des Chefs !, Ronan et Michael, étaient amis avant d’entrer dans la compétition télévisuelle. Ils se sont croisés dans les cuisines de la Maison Boulud, où Ronan s’agite depuis un peu plus d’un an.

« J’ai toujours voulu quitter la France pour travailler à l’étranger. Les États-Unis m’attiraient. J’ai envoyé plein de CV à New York et c’est Daniel Boulud qui m’a répondu en premier », m’explique Ronan Ulliac, qui a grandi dans un petit village de 5000 habitants au nord de Nantes, dans l’ouest de la France.

En 2018, il bosse pendant un an au restaurant Daniel, dans le quartier Upper East Side, jusqu’à ce que son visa de travail expire. Prochaine destination : Montréal, où il atterrit au réputé restaurant La Chronique de l’avenue Laurier Ouest.

« J’ai vraiment aimé New York, moi qui arrivais directement de la campagne. Montréal ressemble à New York, mais en plus petit. On y retrouve la même culture nord-américaine, avec les avantages de l’Europe. Ça fait trois ans et demi que j’habite Montréal et je ne suis jamais retourné en France depuis », ajoute Ronan Ulliac en entrevue.

PHOTO MARC-ANDRÉ LAPIERRE, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Ronan, grand gagnant de la 12e saison des Chefs, entouré des autres candidats

On l’a vu pendant les 10 dernières semaines : Ronan est un cuisinier précis, habile et raffiné. Dans l’épisode final, il a même laminé son volumineux plan de match sur son poste de la cuisine des Chefs !. Et jusqu’à la dernière seconde, alors qu’Isabelle Deschamps-Plante poussait des cris aigus, Ronan a amélioré et retouché ses plats. Le coup du foie gras, que Ronan a remis à la salamandre à une minute de la fin, a quasiment fait faire une syncope à l’animatrice Élyse Marquis. « Quel perfectionniste, incroyable », s’est exclamé Jean-Luc Boulay, visiblement un fan de Ronan.

Sur papier, Michael Ho, 26 ans, cumulait cependant plus d’étoiles que Ronan. L’entrée chaude de canard (pas assez cuit) et la tartelette trop simple de Michael lui ont coûté de précieux points. Jean-Luc Boulay n’a pas digéré que Michael se contente d’un simple « dessert de boutique », sans coulis, glace ou sorbet.

Et comble du sacrilège : Michael a refait – scandale ! – son praliné des quarts de finale, un praliné trop amer et trop brûlé, ont rappelé Jean-Luc et Isabelle, irrités par ce choix de Michael, qui leur est resté pris dans la gorge tel un os de poulet de Cornouailles.

Après la première ronde, la tablée des juges (l’invité Olivier Perret n’a pratiquement servi à rien) a retranché la doyenne Élodie Larivière, 36 ans, parce que a) la coupe de ses pétoncles était irrégulière et b) ses ris de veau manquaient de cuisson. À ce stade-ci du concours, ce type d’erreur ne pardonne pas, comme oublier de mettre des œufs dans une recette de gnocchis.

Le coup fumant de Survivor

Il a fallu patienter de longues semaines pour assister au premier coup fumant de Survivor Québec, qui a éteint la torche du redoutable gourou Jean-Junior, le joueur le plus dominant, avec son alliée Karine, de la tribu Pag-Asa.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Le concurrent Jean-Junior et l’animateur Patrice Bélanger

Cette trahison – un fratricide, disons-le – a été joliment planifiée par Kimberly et Christophe, avec la complicité de Nicolas, rescapé de l’île de la Rédemption. Non seulement Kim et Chris ont sorti la plus grosse menace du jeu, mais ils ont également forcé Karine à gaspiller sa dernière immunité.

Un « deux pour un » extrêmement satisfaisant – qui aurait imaginé que Chris sacrifierait son jumeau JJ ? – après de longues séquences d’éliminations de type banc de poissons.

Et pauvre Karine, l’intense prof de karaté de 37 ans, qui visualisait tellement fort sa victoire. Elle a tout perdu, dimanche soir, dégringolant au bas de la pyramide de la nouvelle alliance formée par Kim, Chris et Nico.

Honnêtement, le super plan de Karine pour impressionner le jury relevait du grand n’importe quoi. Elle souhaitait déclasser le « Chris & JJ Show » en accordant sa protection à… Chris ? Personne dans le jury n’a compris cette stratégie fumeuse sans queue ni tête. Personne n’a cru, non plus, que Karine ne savait pas que son premier collier d’immunité était périmé. Du mauvais théâtre d’été, mal répété, mal interprété. Le Karine Show a provoqué un beau malaise autour du feu.

Aussi, on jurerait que les derniers concurrents de Survivor Québec viennent de découvrir, à moins d’une semaine de la finale, l’importance de mettre le jury dans sa poche. Lors du dernier conseil de tribu, Kim et Chris ont multiplié les faces expressives pour montrer au jury qu’ils étaient capables de jouer fort, de renverser les dynamiques de pouvoir, regardez comment on brasse la cage, votez pour nous !

JJ, Karine et Justine ont été complètement aveuglés par l’éclatement de l’alliance des trois mousquetaires. Leur visage défait après la lecture des votes valait au moins un club sandwich, deux claps et un wow.