Dimanche dernier, le Parc olympique a vu défiler environ 85 000 visiteurs. C’est un record absolu ! Près de 60 000 personnes se sont engouffrées dans le Stade pour le second spectacle que donnait le groupe Metallica (après celui de vendredi) alors que 25 000 autres se sont rendues sur l’Esplanade pour la soirée de clôture de Fierté Montréal.

Au bout du compte, en quatre jours, le Parc olympique aura accueilli un spectacle de musique heavy métal, une soirée LGBTQ+ et un concert classique. Car après les décibels du rock et la cadence de la musique techno, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) et son chef Rafael Payare occuperont l’Esplanade mercredi soir lors d’un concert gratuit qui donnera le coup d’envoi à la fameuse Virée classique.

En matière d’éclectisme, difficile de faire mieux !

Ce mélange des genres, c’est en plein ce que souhaite créer l’équipe du Parc olympique pour se démarquer et séduire un public vaste et varié. « Le dernier week-end a clairement marqué un tournant », m’a confié Alain Larochelle, vice-président de l’exploitation et du développement commercial du Parc olympique, en entrevue lundi matin.

On a tous un métalleux dans notre famille. Ces gens vont rapporter leur expérience.

Alain Larochelle, vice-président de l’exploitation et du développement commercial du Parc olympique

Avant même que j’aborde la question de la qualité du son, un sujet hautement critiqué samedi après le premier concert du groupe, Alain Larochelle l’a fait. « Le son n’était pas bon partout, j’en conviens. Je dirais que 75 % de la jauge avait un son allant de bon à très bon, en termes de qualité. Malheureusement, il y a des endroits où c’était moins bien. Mais ça prouve qu’on peut encore présenter de grands spectacles. Ça reste un stade avec un son de stade et une expérience de stade. Les gens viennent pour ça. »

Alain Larochelle m’a expliqué que les équipes techniques du Stade ont un rôle à jouer dans la qualité du son, mais qu’une large part de la responsabilité appartient à l’équipe qui accompagne le groupe. Celle de Metallica est arrivée cinq jours avant la tenue des deux concerts. Des tests ont eu lieu mercredi et jeudi derniers. « Le défi est que tout le monde travaille ensemble, dit Alain Larochelle. On a senti que l’équipe de Metallica voulait offrir le meilleur son possible au public. »

Ce week-end a aussi été une occasion de mieux faire connaître le Parc olympique à un public qui croit encore que ce lieu est inerte. « Le Parc olympique a toujours traîné une certaine réputation, notamment auprès des Montréalais. Les gens connaissent mal ce lieu. Ils croient qu’il ne s’y passe rien. Le défi était de changer le narratif. On y arrive. »

En effet, aux évènements sportifs, on a ajouté au fil du temps des foires, des expositions et des évènements culturels comme l’OSM, Fierté Montréal, Fuego Fuego et Metro Metro. « On travaille sur des évènements nichés, reprend Alain Larochelle. C’est ça, notre marque. Tantôt on fait des salons d’animaux de compagnie, tantôt des sports d’action, puis l’OSM. »

Cette période hautement effervescente du Parc olympique survient au moment où la question d’un nouveau toit refait surface. Dans la foulée, on a appris que l’anneau technique qui ceinture l’intérieur du Stade doit être changé. Il s’agit d’énormes travaux coûteux qui divisent à juste titre la population. Malgré cela, Alain Larochelle croit qu’il faut voir à long terme.

« Démolir le Stade coûterait une fortune et serait un désastre pour l’environnement. On pourrait ne pas remplacer le toit et hiverniser le Stade. Cette option est possible, mais cela va faire vieillir le Stade plus rapidement. »

Je pense qu’il faut plutôt l’entretenir et le valoriser. Ça doit devenir un legs aux générations futures. Le Stade sera encore là dans 50 ans.

Alain Larochelle, vice-président de l’exploitation et du développement commercial du Parc olympique

Alain Larochelle souhaite que le nouveau toit soit conçu de manière à améliorer l’acoustique du Stade. « Montréal fait partie des 20 plus grandes villes d’Amérique du Nord. Elles ont toutes un stade de 50 000 places et plus. Est-ce que ces stades sont occupés tous les jours ? Non ! Est-ce que le son est bon partout ? Non ! Mais quand on en a besoin comme ce fut le cas le week-end dernier, on est très content de les avoir. »

En attendant de découvrir les coûts de ces travaux et de voir ce que le gouvernement décidera, l’équipe du Parc olympique continue de programmer des évènements sportifs et culturels de manière à faire de ce lieu un pôle d’attraction majeur à Montréal. On entend exploiter davantage le Hall Est (espace sous les gradins du côté de l’avenue Pierre-de-Coubertin), qui peut accueillir de 5000 à 6000 spectateurs. Des évènements de musique techno sont en développement avec evenko.

« Il faut amener plus de culture dans l’est de la ville, ajoute Alain Larochelle. Le vent va souffler vers l’est dans les prochaines années. J’aimerais qu’on arrête de penser que la culture, c’est juste au centre-ville. »

Je dois reconnaître que les travaux d’aménagement de l’avenue Pierre-de-Coubertin, lorsqu’ils seront terminés, rendront ce secteur beaucoup plus accueillant. Danser ou écouter un concert au pied de cette architecture tout de même remarquable (une fois qu’on arrive à mettre sa longue saga de côté) a quelque chose d’unique. Et de résolument urbain.

Comme quoi même le béton peut être séduisant quand on se donne la peine de le faire vibrer.

Consultez la page du concert en plein air de l’OSM