Non, mais, quelle semaine radieuse à TVA. L’enquêteur Maxime Dubois (Mathieu Baron) d’Indéfendable a survécu à sa fusillade de foire alimentaire et un coup de foudre a illuminé le premier épisode de Si on s’aimait, qui a culminé avec un rendez-vous galant autour d’un repose-cuillères à peindre au Céramic Café de Laval.

Comment manufacturer autant de bonheur télévisuel, hein ? Je me le demande. Sérieusement.

Donc, l’histoire du faux policier à l’horrible perruque d’Indéfendable coûtera cher à notre vaillant Maxime Dubois, amoureux de la criminaliste Marie-Anne Desjardins (Anne-Élisabeth Bossé). Cette scène d’échange de coups de feu a d’ailleurs été très mal chorégraphiée et filmée, c’était limite broche à foin.

Max a peut-être évité un carnage en abattant le flic déguisé, il reste qu’il a d’abord tiré sur un jeune homme non armé, Nico (Anthony Parent-Castanha), fils du policier Jean-Pierre Gendron (Guy Jodoin).

Et à voir comment ce Jean-Pierre Gendron, à ne pas confondre avec le personnage de Marc-André Bonenfant dans le téléroman Alertes, bichonne son arme de service, on se doute que ça ne finira pas en kumbaya, tout ça.

Le pétrin dans lequel a été immergé Max Dubois a bouffé presque tout le temps d’antenne de la populaire quotidienne de TVA, qui a mollement démarré sa deuxième saison lundi soir. D’abord, les auteurs ont expédié en deux ou trois répliques le gros drame qui a enveloppé la résurrection miraculeuse de MFrédéric Legrand (Martin-David Peters) lors de la finale d’Indéfendable relayée au printemps dernier.

Seule la jeune avocate Inès Saïd (Nour Belkhiria) a paru préoccupée, avec raison, par l’opération secrète qui a orchestré la fausse mort de MLegrand, alors que ses collègues au cabinet Lapointe, Macdonald et Desjardins continuaient de se balader, de façon nonchalante, entre leurs bureaux bleus et le « bullpen ».

Point positif : l’émission Indéfendable a été dotée d’un nouveau générique d’ouverture plus moderne, moins télénovela de 1996. Note négative : des cas moins accrocheurs ont été mis de l’avant dans les nouveaux épisodes.

L’histoire de la mère seule de 33 ans, couponneuse, assistée sociale et voleuse de poulet à l’épicerie, n’a pas été la plus palpitante.

Docuréalité en douceur

Du côté de la docuréalité Si on s’aimait, la quatrième saison a décollé en douceur, quel changement radical, et aucun personnage acariâtre ou clivant n’a irrité les téléspectateurs, un autre exploit en soi.

La prof au secondaire Marie-Josée, 48 ans, et le menuisier Julien, 44 ans, ont éprouvé un coup de foudre dont l’intensité et l’électricité ont failli faire défriser la thérapeute Louise Sigouin. C’est la première fois que deux participants se jettent dans les bras l’un de l’autre aussi vite. T’es belle, wow, je te trouve tellement fine, super, je suis bien avec toi, ayoye, j’adore apprendre à te connaître, Julien a dégainé l’arsenal complet de compliments et Marie-Josée a craqué.

Honnêtement, c’était limite téteux. Je n’ai pas de cœur, je sais.

S’il y a une leçon à retenir d’autant d’heures investies dans Si on s’aimait, c’est qu’il faut se méfier de ces élans trop rapides. Blessure de (insérez ici : honte, solitude ou orgueil) à guérir, noterait la prêtresse des dualités, Louise Sigouin.

Après analyse rigoureuse des quatre demi-heures de Si on s’aimait, je crains pour le potentiel romantique entre le chef d’entreprise Alexandre, 45 ans, et l’éducatrice en milieu familial Julie, 44 ans. Lui trippe sur le kayak de mer, le vélo de montagne et le ski de randonnée alpin. Elle n’a pas l’air du type plein air du tout. Quand Louise Sigouin a noté qu’Alexandre contactait difficilement son monde émotif, l’alerte à la séparation a sonné.

Par contre, la chimie opère bien entre Sylvain, 55 ans, enseignant et ex-camionneur, et Frédérique, elle aussi maniaque de vélo de route. Ils ont été adorables en prenant leur premier verre de vin.

De la chambre à coucher, les commentateurs Guillaume Lemay-Thivierge et Émily Bégin ont regagné leur canapé à deux places. Et ils ont à peine touché à leur plateau de fruits et de gâteau au citron, qui n’attendait qu’un peu d’action, voyons.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Julie Snyder

Occupation du coup… double !

Allez hop, Occupation double prépare son exportation en France, où la productrice Julie Snyder en a vendu les droits d’adaptation au géant de l’audiovisuel Mediawan, dont l’épais catalogue comprend de gros succès comme Les bracelets rouges, HPI, La flamme et Appelez mon agent.

« Les chances qu’Occupation double se produise en France sont de 99 %. Ils veulent enclencher la production très rapidement », explique Julie Snyder, qui n’a pas précisé quelle chaîne privée diffuserait OD dans l’Hexagone. Ça pourrait être TF1, M6 ou NRJ12.

Les patrons de Mediawan, qui ont acheté en décembre la boîte de production de Brad Pitt, ont visité les deux villas d’Occupation double en Andalousie, où se tourne actuellement la prochaine saison. Julie Snyder s’est ensuite rendue à Paris pour boucler les contrats.

Il y a 20 ans, soit en septembre 2003, Occupation double ouvrait les portes de sa première maison, érigée sur le domaine Point-Zéro-sur-le-Lac, à Blainville. Le groupe français Mediawan a également pris à l’hiver une option sur le format Zénith de Véronique Cloutier, qui a été développé par KOTV.

Je lévite

Avec le livre Mélasse de fantaisie de Francis Ouellette.

Un des meilleurs romans québécois de 2023, à cheval sur les univers de Michel Tremblay et de Heather O’Neill. Le jeune narrateur habite rue Poupart, dans le Centre-Sud de Montréal, entouré de personnages excentriques et attachants comme le sans-abri Frigo, la belle-mère lesbienne Ti-Crisse et la jolie prostituée Chantale Choquette. Ce récit d’apprentissage, inspiré de la vie de son auteur, oscille entre le drôle, le vulgaire, le renversant et le très cru. Un magnifique polaroïd des années 1970 et 1980, au cœur du Faubourg à m’lasse, raconté dans une langue truculente.

Mélasse de fantaisie

Mélasse de fantaisie

La mèche

216 pages

Je l’évite

Les pubs télé de Rybelsus.

Mon père m’a parlé de Rybelsus ! Ah oui, Rybelsus, j’en prends aussi ! À quel point ces réclames sont moches et impossibles à zapper ? On pense, à tort, qu’il s’agit d’un antidépresseur super efficace tellement les gens qui le vantent sourient à s’en décrocher la mâchoire. Mais non. Le Rybelsus est plutôt un médicament destiné aux diabétiques de type 2, dont un des effets secondaires est la perte de poids. Comme l’Ozempic, qui jouit aussi d’un marketing très efficace.