L’air va devenir « très lourde », dixit le bon et souriant Simon, dans les quotidiennes d’Occupation double que Noovo relaiera mardi et mercredi.

Enfin, de la vraie bisbille, des concurrents frustrés et des pleurs qui ne déversent pas des larmes de joie, ce qui a cruellement manqué à OD cet automne, alors que la téléréalité Cupidon a entamé un virage romantico-sirupeux qui a plu aux commanditaires, mais moins aux téléspectateurs.

Mardi soir, les candidats se soumettent à un jeu de questions assez cruel afin de remporter leurs billets d’avion pour les Maldives et les tensions larvées ressortent. C’est du bonbon. Mercredi soir, comme dans les années plus olé olé d’OD, le producteur au contenu intervient dans l’épisode pour calmer une personne en plein délirium. Indice : il ne s’agit pas de l’infirmière Marie-Andrée, 26 ans, fan de l’œuvre de la romancière britannique Holly Bourne, auteure de The Places I’ve Cried in Public.

La quotidienne de mercredi renferme également une éviction très surprenante, qui provoque un immense malaise dans la maison redevenue mixte. Du OD vintage comme on l’aime. C’est dommage que ces revirements se pointent aussi tard dans la saison, à moins d’une semaine de la grande finale.

Peu importe ce qui se brasse dans les canettes, c’est Lara, représentante en mode de 27 ans, et Vincent, charpentier-menuisier de 26 ans, qui remporteront l’édition andalouse d’OD. Pour paraphraser la reine du franglais Mia, 22 ans, ils sont le « golden couple in love since day one ».

N’importe quel concurrent un brin stratégique (on misait sur le lucide Antoine) aurait manigancé pour éliminer Lara et Vincent, le couple « le plus quétaine de l’histoire d’OD », selon leurs propres mots, qui est quasi assuré de remporter le demi-million remis en prix.

Faut croire que le public raffole des deux tourtereaux de Boisbriand et Longueuil qui se fabriquent des « popsicles au parfum », qui se flattent les cuisses et qui nous offrent des moments dégoulinants à la The Notebook, merci Antoine pour ces paroles d’Évangile.

Anthony, 27 ans, a tenté d’imiter son collègue charpentier-menuisier en aspergeant ses bobettes de son parfum et en les remettant à sa dulcinée Marie-Andrée, avec un effet moins mignon, mettons. Ce cadeau aromatisé n’a pas viré Marie-Andrée « à n’envers », contrairement au poète Anthony en tyrolienne.

Dimanche soir, les animateurs Fred Robichaud et Alicia Moffet ont (encore) alimenté une fausse promesse : la décision la plus déchirante d’OD n’a rien déchiré, à part peut-être le genou des jeans noirs d’Anthony. Sueur perlée au front, Anthony et Marie-Andrée ont eu la « lourde tâche » de catapulter directement un couple au voyage final. Sans surprise, les intouchables Lara et Vincent – ils sont parfaits ! – ont hérité de ce privilège aérien. Notez bien que Lara a utilisé toutes les voyelles de l’alphabet (note bene, note biene, note bien, note bieno) avant de tomber sur la formulation exacte de nota bene.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Fred Robichaud et Alicia Moffet

Maintenant, il existe des phrases « super cringe » que la production devrait bannir pour les éditions à venir. Comme : « on est tous des gagnants d’avoir trouvé l’amour à OD », « tout le monde mérite sa place en finale », « on n’est pas ici pour juger du potentiel amoureux des autres » et « chaque couple a la même valeur ». C’est faux. Arrêtez de vous raconter des menteries et, surtout, de les croire, saint chrême de saint chrême, dirait Anthony.

Des quatre couples toujours dans la course pour le condo à Mirabel de Ray Junior Courtemanche, Simon et Mia partent en dernier, vu qu’ils sont les seuls à ne pas avoir prononcé les mots magiques, qui ne sont pas « petite date Truly ». En excluant Lara et Vincent, Anthony et Marie-Andrée paraissent plus avancés dans leur « relation » que le directeur financier Mathieu P., 24 ans, et la travailleuse sociale Rebecca, 26 ans.

Si l’histoire d’OD Andalousie n’a pas été jalonnée de moments piquants (oubliez l’expression crousti-fondant, elle n’a jamais levé), le montage des épisodes de même que les effets sonores et visuels ont été joliment bien exécutés. Il y avait beaucoup de travail à l’écran avec très peu de matériel payant.

Ce chapitre espagnol n’a pas dû être facile à écrire en images. Surtout quand des participants frileux comme Vincent refusent systématiquement de se mouiller (vous le constaterez mardi) et qu’ils se cachent entre les coussins et le sofa (c’est un divan Must, c’est écrit en néon sur le mur).

Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux ?

Je ne suis pas docteur et clairement, je n’opère pas. Le tuyau qui pénètre dans la narine du pauvre Tricus (Jonathan Caron) dans STAT est un tube naso-gastrique, dit sonde de Levin, qui sert à son alimentation et non à sa respiration.

Merci aux 132 lecteurs spécialistes de la santé entérale qui ont bonifié mon vade-mecum médical personnel. D’ailleurs, l’épée métallique qui a transpercé l’étrange Tricus et le sabre qui a défiguré la globe-trotteuse Élodie (Mirianne Brûlé) dans Indéfendable, ça commence à faire beaucoup d’intrigues tranchantes dans nos quotidiennes.

Des scènes coupantes qui émoussent la réputation des amateurs de grandeur nature et celle des apprentis samouraïs.