C’est une excellente idée sur papier. Dans On ramassera demain, l’animateur Pier-Luc Funk reçoit, dans un vrai bungalow rétro de Longueuil, des vedettes qui chantent, s’amusent à des jeux de boulette, livrent des confessions et participent à des sketchs absurdes.

À la manière d’une série de fiction, des caméras captent des moments choisis de ce party de maison, où cinq invités connus meublent le superbe décor mid-century. Pensez à Bouge de là, pensez fort, mais avec Katherine Levac, Patrice Bélanger, Véronic DiCaire, Pierre Kwenders et Jacobus (la moitié de Radio Radio) pour le premier épisode.

L’action, que vous découvrirez jeudi à 21 h sur les ondes de Télé-Québec, se déroule aussi bien dans le salon, la salle de bain, la cuisine, la piscine intérieure que dans la chambre à coucher de cette résidence de banlieue transformée en immense studio, que j’ai visitée mardi. C’est magnifique et ça regorge de potentiel, vraiment.

Mais est-ce une bonne émission, On ramassera demain ? Oui et non. Oui pour les portions musicales, qui injectent du pep dans l’épisode, même si on sent parfois que les figurants « anonymes » – il y en a une vingtaine – se forcent pour avoir du fun. Quand Véronic DiCaire et Pier-Luc Funk reprennent Cheap Thrills de Sia (et Sean Paul) avec le band, ça décolle, si l’on fait abstraction de ce qui se passe en arrière-plan.

Non pour les séquences ludiques de jeu, qui ne lèvent pas toujours. Honnêtement, qui ça intéresse de voir des vedettes jouer à la chaise musicale ou aux mimes dans ce contexte ?

Certains bouts de l’émission paraissent longuets et hermétiques. Comme si les téléspectateurs assistaient à une fête à laquelle ils ne sont pas nécessairement conviés. C’est étrange.

Un sketch, découpé en courtes saynètes, traverse également chacune des heures d’On ramassera demain. Le premier (très moyen) met en vedette Antoine Olivier Pilon et le deuxième (plus comique) nous montre une facette cleptomane, et fictive, bien sûr, de Pascale Bussières.

Cette nouveauté « boîte à surprises », un synonyme poli de fourre-tout, raboute plusieurs genres, qui ne s’accordent pas nécessairement du premier coup. Déjà, faire un quiz, c’est compliqué à la télé. Fabriquer des variétés, c’est un autre type de défi. Réussir des sketchs efficaces, ça demande beaucoup de rodage.

Et mélanger tous ces univers dans un seul format ? Ça donne des résultats très variables.

Il faudra donner du temps à On ramassera demain pour bien se déposer. Il s’agit d’un concept flambant neuf, qui a été inventé par Pier-Luc Funk et l’équipe de France Beaudoin chez Pamplemousse Média. Quatre des 12 épisodes d’une heure ont été tournés, ce qui permettra quelques ajustements nécessaires.

Pier-Luc Funk, 29 ans, déborde de talent. C’est un acteur doué et un improvisateur redoutable. Quand il « interviewe » ses invités, dans des moments intimes, en tête-à-tête, il ne paraît pas 100 % à l’aise. Au risque de radoter, faire des entrevues, c’est un métier en soi. Et ça se peaufine avec les années.

En rencontre de presse mardi, Pier-Luc Funk se remémorait ses années de partys de maison des années 2000. Les vêtements qu’il porte dans On ramassera demain, très Sk8ter Boi d’Avril Lavigne, évoquent d’ailleurs cette époque de pantalons cargos XL et de t-shirts enfilés sur des chandails à manches longues. Il ne manque que les souliers Osiris ou Etnies.

L’aréna saute sur la glace

Le festival des nouveautés télé se poursuit chez Noovo, avec le premier tour de patinoire de la série à sketchs L’aréna, qui s’amorce ce mercredi à 19 h 30.

PHOTO TIRÉE DU SITE DE NOOVO

Catherine St-Laurent, Catherine Chabot et Leila Thibeault-Louchem dans L’aréna

Verdict, après avoir vu les trois premières demi-heures ? C’est plus beau visuellement qu’Entre deux draps, mais moins drôle. La série suit une kyrielle de personnages qui orbitent autour d’un aréna de banlieue, dont la cantinière (Valérie Blais), le concierge (Benoît Brière), des joueurs d’une équipe de hockey de garage (Phil Roy, Valérie Tellos et Marc Beaupré), leurs conjointes (Catherine St-Laurent, Catherine Chabot et Leila Thibeault-Louchem), des parents de jeunes patineurs (Irdens Exantus et Mariana Mazza) ainsi que des jumeaux psychorigides (Sophie Cadieux et Éric Paulhus), deux ex-champions canadiens de patinage artistique qui ont rejoint les Ice Capades.

Ces jumeaux, blasés et cyniques, portant souvent des tuques identiques, héritent des répliques les plus comiques de cette série, joliment réalisée par Sébastien Gagné (Nuit blanche, Lâcher prise). Ils sont tordants.

Problèmes de couple, recette secrète de sauce à poutine et dysfonction érectile, L’aréna ratisse large. L’humour y est plus bon enfant, moins grinçant, que celui d’Entre deux draps, qui a établi un standard très élevé en matière de sketch hilarant.

Certains gags de L’aréna, comme la puanteur d’une poche de hockey, sont télégraphiés. On les voit venir de la dernière rangée des gradins.

Parfois, la série renferme des scènes franchement bien écrites, qui nous happent solidement. Comme celle entre les trois épouses de joueurs de hockey, qui discutent de déodorant, assises dans les gradins.

Le personnage de Catherine St-Laurent révèle qu’elle n’utilise que des déos masculins virils qui s’appellent Confiance maritime et Cauchemar boréal. Car ce n’est pas avec des déodorants aux noms mièvres tels Tendresse printanière ou Brise de compassion qu’une femme obtiendra ce qu’elle veut.

Avec un déo de gars, la charge mentale d’une femme disparaît et son salaire horaire grimpe de 10 $, d’un coup. Vive le Courage de kraken ! Et voilà la direction dans laquelle devraient patiner les auteurs.