C’est l’histoire d’un couple idyllique de jeunes Californiens sportifs, bronzés, à l’aise financièrement et installés dans une coquette maison jaune et blanc, en banlieue de San Francisco.

Lui, Aaron Quinn, 30 ans, a été capitaine de son équipe de football. Elle, Denise Huskins, 29 ans, était une étudiante modèle. Ces deux tourtereaux travaillent maintenant comme physiothérapeutes à l’hôpital de Vallejo, une ville tranquille et charmante, sans histoire.

Bref, ils sont parfaits et ça gosse.

Mais comme Aaron et Denise font l’objet d’une captivante série de true crime sur Netflix, vous devinez que ce joli portrait de type magazine Vanity Fair s’assombrira de façon tragique, d’une façon incroyable que vous ne pouvez pas imaginer. C’est hallucinant, vraiment.

Cette attrayante nouveauté, la plus populaire de la plateforme Netflix, s’appelle American Nightmare (La vérité kidnappée : du rêve au cauchemar américain, en version française).

Il y a quelques années, Netflix aurait artificiellement gonflé son terrifiant American Nightmare à six ou huit épisodes. Parce que cette épouvantable histoire d’enlèvement et de violeur en série est tellement sidérante et remplie de rebondissements stupéfiants que les téléspectateurs auraient tout avalé, même les bouts les plus dilués.

Pas de remplissage inutile cette fois-ci. Il n’y a que trois épisodes d’une heure d’American Nightmare, merci, bonsoir. On nous offre un récit compact qui se dévore comme un polar, sans temps mort.

PHOTO TIRÉE DE LA SÉRIE DE NETFLIX

Aaron Quinn

Le cauchemar d’Aaron et, surtout, celui de Denise s’amorce dans la nuit du 23 mars 2015. Un commando d’hommes encagoulés – et vêtus de combinaisons de plongée – s’immisce doucement dans la chambre à coucher de Denise et Aaron, qui dormaient à poings fermés. Les intrus, qui connaissent les prénoms de Denise et d’Aaron, aveuglent le couple avec des lumières stroboscopiques et des lasers.

Ils mettent à Denise et à Aaron des lunettes de piscine obscurcies avec du duct tape noir. Ils déposent sur leurs oreilles des casques d’écoute qui diffusent une musique relaxante de carillon à vent.

Puis, les hommes masqués, étrangement polis et délicats pour des cambrioleurs, ligotent les deux victimes et prennent même leur pression artérielle.

Ils droguent ensuite Aaron avec du NyQuil infusé aux anxiolytiques et disparaissent avec Denise. Il est alors autour de 3 h du matin, bien avant le lever du soleil. Et c’est ici, sans rien divulgâcher, que cette affaire devient encore plus bizarre.

Ce n’est que dix heures plus tard qu’Aaron contacte la police locale de Vallejo et qu’il signale la disparition de sa copine Denise. Rendu au poste, Aaron raconte avec une précision louche tous les détails de l’enlèvement : les habits de plongée, les lumières éblouissantes, les lunettes de piscine, la pression artérielle, la douceur du ton des ravisseurs, la musique de spa, le NyQuil, il n’oublie rien.

Le détective devant lui – qui s’appelle Mat Mustard, comme le colonel Moutarde – ne gobe rien de la version ultra précise d’Aaron. Le FBI non plus. Conséquence ? Aaron devient le principal suspect dans l’enlèvement de sa copine Denise. Les détectives le cuisinent pendant 18 heures et Aaron, qui jure de son innocence, embauche enfin un avocat.

American Nightmare franchit un autre palier d’étrangeté quand, 48 heures plus tard, Denise réapparaît à plus de 600 kilomètres de chez elle, saine et sauve. Ses ravisseurs l’ont déposée à la porte de la maison de son père, à Huntington Beach, au sud de Los Angeles.

Non mais, non mais, comment expliquer toutes ces bizarreries ? Faudra patienter. Car Denise (la victime, ne l’oublions pas) refuse de parler aux policiers et elle contacte, elle aussi, un criminaliste.

Surpris et frustrés par le mutisme de Denise, les enquêteurs tirent des conclusions hâtives : voilà une reconstitution exacte du film Gone Girl de David Fincher, sorti l’année d’avant.

Cette femme (Denise) a mis en scène sa disparition pour inculper son conjoint (Aaron). Les médias nationaux, dont la très nuancée Nancy Grace, s’acharnent sur la « vraie Gone Girl » et c’est l’enfer.

Là, vous pestez sûrement : voyons, Dumas, ferme ta boîte, pas besoin de tout nous dévoiler ! Pas de panique, les amis. Ces infos ne constituent qu’une infime partie des trois heures que vous allez sans doute engouffrer ce week-end. C’est du fort calibre.

American Nightmare, confectionné par la même équipe que The Tinder Swindler (L’arnaqueur de Tinder), incorpore tous les éléments qu’on aime dans un true crime : des extraits d’interrogatoires des suspects, des images des caméras corporelles des policiers, des appels paniqués (ou trop calmes) au 911, des extraits alarmistes de bulletins de nouvelles locaux, des vidéos personnelles tournées avec des iPhone et le témoignage d’un vieux routier du journalisme judiciaire.

Note à mon psy : il y a assurément quelque chose de super malsain à se régaler du malheur de purs inconnus. Explications, s’il vous plaît.

Je lévite

Avec Je viens vers toi sur Noovo

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Marc Labrèche sur le plateau de Je viens vers toi

L’émission bihebdomadaire de Marc Labrèche (lundi et mardi à 21 h) est sur son X. Le mélange des chakras invités donne toujours des moments savoureux. J’adore Mathieu Pepper, Élise Guilbault, Fabiola Aladin, Pascale Renaud-Hébert et Virginie Ranger-Beauregard. L’animateur pète le feu. Le band est parfaitement greffé au plateau principal. Et le segment « Champagne ! Showbiz ! » devrait revenir plus souvent. Maudit que c’est drôle. Celui de lundi avec Gino Chouinard était mourant.

Je l’évite

Selfish, de Justin Timberlake

PHOTO ALAIN DÉCARIE, ARCHIVES LA PRESSE

Justin Timberlake en spectacle

Ça fait longtemps que Justin Timberlake n’a pas accouché de bonne musique. Depuis FutureSex/LoveSounds, en 2006, pour être précis. Attendez. On peut aussi lui accorder Mirrors de l’album The 20/20 Experience, sorti en 2013. Mais c’est tout. Son nouvel extrait, Selfish, lancé jeudi matin, est d’un ennui total. Paroles nulles, rythme plat, Justin retrouvera-t-il un jour son SexyBack ? C’est très mal parti.