Le jeu social de Big Brother Célébrités a ramené ses participants directement dans la cour d’école, secondaire ou primaire, peu importe, où la clique des cool imposait sa loi et où les rejets rasaient les murs en solitaire.

Même à l’âge adulte, personne n’aime se sentir exclu d’un groupe ou tenu à l’écart, comme l’a prouvé le départ fracassant de Barbada, qui a claqué la porte de la téléréalité de Noovo, jeudi soir, sans aucun préavis. Dans un geste hyper dramatique, la drag queen, qui n’a jamais trouvé sa place dans la maison colorée, a simplement sacré son camp avant de subir l’élimination par ses colocataires.

Un acte à la fois courageux et lâche, je trouve. Courageux, parce que Barbada a respecté ses limites. Lâche, parce qu’elle se savait condamnée et qu’elle a abandonné la joute en devançant elle-même sa date de sortie.

Au moins, l’humoriste Mélanie Ghanimé, qui a remplacé Barbada sur le bloc des mises en danger, a mené une campagne efficace et comique pour conserver son portrait dans l’émission, même si ses chances de survie frôlaient la température du bain de glace de Pat Côté.

Barbada a aussi affirmé qu’elle avait posé ses talons hauts à reculons dans la maison de Big Brother Célébrités. Que le concept même de cette téléréalité, qui consiste à mentir, à magouiller et à trahir ses alliés, ne lui ressemblait pas. Qu’elle se décrit comme une personne très sensible, ce qui est bien correct et légitime.

Mais pourquoi alors accepter l’offre de Big Brother et prendre le lit simple d’une personne avec le couteau entre les dents ? C’est ce bout-là que je comprends moins.

Barbada faisait partie d’une alliance minoritaire, celle des Mighty Ducks, avec l’actrice Joëlle Paré-Beaulieu, le scénariste Daniel Savoie et Mélanie Ghanimé. Reste que son lien avec le noyau dur, formé de Joëlle et de Daniel, était ténu. Depuis le début, on a souvent vu Barbada seule dans son coin, à jouer avec un dé ou à écouter de la musique.

En se retirant de la négociation pour l’obtention des six jetons, Barbada a elle-même planté le dernier clou dans son cercueil. C’est dommage, mais l’alliance éphémère avait raison : tu dors, tu sors, tu dors, tu pars. La mannequin Ève Salvail en paiera probablement le prix dimanche prochain, ce qui s’inscrira dans la logique du bannissement de la troisième joueuse (comprendre : Mélanie Ghanimé) à avoir privilégié son sommeil au détriment de la partie.

Jusqu’à présent, cette quatrième saison de Big Brother Célébrités s’avère la meilleure et la plus surprenante.

Les concurrents ont le goût de s’amuser et ils connaissent super bien les stratégies à appliquer, particulièrement l’ancien combattant de MMA Pat Côté et la comédienne Joëlle Paré-Beaulieu (ma préférée). Chacun à la tête d’une faction de la maison, soit les Bad Monkeys et les Mighty Ducks, Pat et Joëlle ont noué une alliance cruciale et secrète au premier jour de l’aventure, les Andres Galarraga, qui leur permettra d’éviter la guillotine pendant plusieurs semaines encore.

La création des sous-groupes empêche également Big Brother Célébrités 4 de sombrer dans la prévisibilité d’une coalition trop forte, comme l’After-party de l’an dernier, qui sortait ses adversaires les uns après les autres, ce qui débouchait sur des épisodes dénués de suspense.

Même si certains candidats dominent, on sent que le rapport de force pourrait basculer à tout moment. L’alliance sans nom, composée de l’olympien Charles Hamelin, de la youtubeuse Gabrielle Marion, du créateur de contenus Danick Martineau et de l’humoriste Dave Morgan, m’apparaît en meilleure position que celle des Zoolander, qui réunit le designer Jean Airoldi, Pat Côté (il est partout, ce papa ours !), Ève Salvail et l’actrice Erika Suarez. Logiquement, les Zoolander perdront prochainement Ève Salvail, qui a été ciblée par l’alliance des « tu dors, tu sors ».

Jean Airoldi a été étonnant dans le défi du Tetris et il décode bien les dynamiques de pouvoir dans la maison. Pas mal plus qu’Ève et Erika, qui paraissent plus détachées, moins investies. La youtubeuse Gabrielle Marion tire très bien son épingle du jeu, butinant entre les différents camps sans se mettre dans le pétrin.

Daniel Savoie, alias le hockeyeur Patrice Lemieux, est un autre joueur solide. Il a démasqué rapidement les intentions, peu subtiles, d’Erika Suarez. J’aime sa franchise et sa façon frontale de confronter les gens qui lui barrent la route.

Frédérique Turgeon, la nouvelle patronne, échappera à l’éviction cette semaine, mais risque de sortir bientôt. L’athlète paralympique flotte entre les différents regroupements, sans protection ni lien robuste. Elle est une proie facile à limoger avant de s’attaquer aux vraies têtes dirigeantes, dont Pat Côté, l’homme le plus riche en jetons.

Qui tentera de le détrôner ? Depuis trois semaines, Pat Côté remporte tout. Il a été patron deux fois, il s’entend bien avec tout le monde et il a réussi à ne pas trop se salir les mains. Le mettre K.-O. deviendra de plus en plus difficile.

Deux actions permettent aux concurrents de progresser dans la compétition de Big Brother Célébrités : se coucher tard et potiner. Honnêtement, ça semble a) un job de rêve et b) ça ne devrait pas être aussi compliqué que de coudre une robe en papier de toilette, non ?