La même nuit d'hiver de 1813, lors d'une tempête de neige, deux enfants naissent dans une maison close. Le premier bébé, qu'on baptisa Henriette Vogel, s'avéra une jolie petite fille aux yeux noisette. L'autre nourrisson n'aura pas cette chance: nabot difforme, il est dépourvu de bras, son corps velu est rempli d'excroissances et son visage est mangé par un bec-de-lièvre.

Mais celui qu'on nomma Hercule, bien que sourd et muet, a la capacité de lire dans les pensées des gens.

Durant les premières années de leurs vies, les deux enfants sont inséparables; jusqu'à ce qu'un événement atroce les sépare. La quête d'Hercule commence alors: retrouver grâce à son don Henriette, sa soeur de lait, la seule personne qu'il ait jamais vraiment aimée.

Le roman nous entraîne aux quatre coins de l'Europe du XIXe siècle, une période paradoxale caractérisée par de grandes inventions, mais aussi par un certain obscurantisme où la différence est mal accueillie. Hercule aura notamment des cardinaux du Vatican à ses trousses, et fera partie d'un cirque où se produisent des marginaux comme lui.

En filigrane, cet amour profond qu'Hercule voue à Henriette, qu'il fera tout pour retrouver. Il ne faut pas se fier à la couverture du livre, peu attrayante, car les aventures de ce curieux personnage valent le détour. Même si les sauts dans le temps à chaque chapitre deviennent agaçants, la traduction du suédois n'a pas nui à la qualité de l'écriture, marquée par quelques très beaux moments.

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Les aventures fantastiques d'Hercule Barfuss

Carl-Johan Vallgren

JC Lattè, 356 pages

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