Elvis Costello a assisté au concert solo de sa femme, Diana Krall, au Festival de jazz de 2011. Il n'était pas surpris du tout quand, par la suite, la pianiste et chanteuse canadienne a enregistré un album au ton différent, Glad Rag Doll, puis s'est lancée dans la tournée du même nom qui s'arrêtera de nouveau à Montréal pour un concert gratuit dimanche soir, sur la grande scène de la place des Festivals.

«Je savais déjà [au concert solo] où elle voulait aller, même si la tournure que ç'a pris fut très différente de ce que pouvait suggérer le concert solo. Elle a créé son propre théâtre de vaudeville, mais nous partageons une affection pour ce genre de décor de vaudeville que vous allez également retrouver dans mon concert solo.»

Quand nous lui avons parlé la semaine dernière, Costello ne prévoyait pas aller rejoindre sa femme sur scène après son propre concert à la Maison symphonique demain: «J'espère bien que je vais finir à temps pour aller la voir, mais je ne m'invite jamais sur sa scène. On a chanté ensemble par le passé [notamment au spectacle d'ouverture du 25e Festival de jazz au Centre Bell], mais ce n'est pas prévu cette fois.»

Costello est un grand admirateur de l'artiste qu'est sa femme. «Quand on partage sa vie avec une personne, ça nous étonne toujours quand elle s'assoit et que la musique sort d'elle tout naturellement. Si j'avais une infime fraction de son talent de musicienne, j'en serais très reconnaissant. Diana fait des choses très étonnantes. Elle aime et comprend plusieurs traditions musicales différentes. Et elle est sans prétention aucune.»

Elvis Costello a depuis longtemps la réputation de surprendre même les plus fidèles de ses admirateurs. Il se méfie de ceux qui voudraient enfermer Diana Krall dans une case musicale trop étroite.

«Au cours des 10 dernières années, elle a exploré plusieurs approches différentes et c'est tout à son honneur, dit-il. Quand je l'entends boucler parfois le concert Glad Rag Doll avec sa chanson Departure Bay du disque The Girl in the Other Room, je me souviens de la stupeur et du désarroi de certains critiques de jazz qui ne connaissent absolument rien à l'écriture de chansons et qui ont été très dédaigneux quand elle s'est mise à écrire des chansons.

« Mais quand on l'entend chanter cette chanson tellement vraie et sentie et qu'on est témoin de la réaction du public, on se rend compte qu'elle était vraiment plus en phase avec sa pulsion créatrice. C'est la différence entre quelqu'un qui se tient sur les lignes de côté en montrant du doigt et quelqu'un qui peut vraiment créer.»

Diana Krall est en concert sur la place des Festivals, dimanche, 21h30.