Des premières et des dernières; des rentrées, des retours et des rappels; des connus et des «à connaître», quatre générations de chanteurs français, belges, canadiens et québécois: les 24es FrancoFolies de Montréal vont en couvrir large du 7 au 16 juin prochains.

Dans la catégorie toujours digne d'intérêt «première visite/spectacle à Montréal», il faut d'abord citer le Français Bénabar - Barnabé en verlan - qui doit dominer sa peur de l'avion pour venir ouvrir Les Nuits Ford le vendredi 8 juin au Metropolis, avec Sophie Beaudet en première partie. Cet auteur-compositeur-interprète fait dans l'autodérision, fait craquer les dames et fait un tabac dans les ventes de disques. Première visite aussi d'Orelsan, l'Eminem français, et d'Aurélie Cabrel, déjà venue en promo dans un pays où elle jouit d'un fort capital de sympathie; «la fille de» chantera en première partie de Michel Fugain, qui fait ce que Laurent Saulnier, VP programmation des Francos, a appelé hier «un vrai retour» avec un nouveau CD (jeudi 14 juin).

La première première aura été le fait de Catherine Major, en concert d'ouverture au Théâtre Maisonneuve, la première grande salle de la pasionaria qui a triomphé au Club Soda pendant Montréal en lumière. Cette série des Grands spectacles propose aussi Hugues Aufray, 82 ans, le doyen des Francos, Fugain, la Belge Maurane et ses amis québécois Boulay, Voisine et d'autres. La série et les 24es Francos se termineront avec une soirée Julien Clerc Symphonique à Wilfrid-Pelletier qui, la veille, aura vu passer Claude Dubois qui remonte sur scène après un douloureux épisode de «téléréalité modifiée». À quoi s'attendre, M. Dubois? «Une évocation de Rachmaninov, dira le rocker à La Presse, avec deux pianos et, en arrière, un rock band avec des cuivres.» Bébé jajoue la toune dans L'île des morts...

Les billets sont déjà en vente pour les dernières aussi. Derniers spectacles de Coeur de pirate (12 et 15 juin au Metropolis) avant son accouchement. Dernière de Douze hommes rapaillés, qui finit cette merveilleuse aventure commencée en 2008 les 14, 15 et 16 juin au TNM. Le week-end précédent, Les filles de Caleb, «opéra folk» de Michel Rivard inspiré de l'oeuvre d'Arlette Cousture, aura mis fin à sa tournée au Théâtre Maisonneuve (9-10 juin), après avoir attiré 50 000 spectateurs en province.

Que fera maintenant Michel Rivard? «Depuis trois ans, en plus des Filles de Caleb, j'ai enseigné à Star Académie et chanté avec les 12 hommes rapaillés, des affaires que j'ai adorées, mais là, je veux juste jouer avec mon band que je viens de remonter - Rick Haworth, Mario Légaré, toujours les mêmes. Jouer de la guitare et écrire un nouvel album, c'est ça, mon plan.»

Dans les autres «affaires» proposées par ces FrancoFolies «qui osent» - voir le programme complet sur www.francofolies.com -, mentionnons d'abord J'rappe tout seul quand j'en arrache, tiré des écrits poétiques d'Émile Coderre (1893-1970) dont «la manière de rimer, lit-on sur jeannarrache.com, rappelle beaucoup le phrasé propre au rap». Avec la Française Giedré, le Belge Labiur et l'Acadienne Lisa Leblanc - il faut entendre la vérité nue de Ma vie c'est d'la marde -, la tournée des Francos s'annonce plus trash que trash: «Pas pour les oreilles chastes», avertit Laurent Saulnier qui, avec son équipe, s'est lancé dans le «double concept» avec des soirées réunissant Radio Radio, le trio français Twin Twin et Orange Orange. «Trop fort...»