Dauphin de Gilbert Rozon, le directeur général du Festival Juste pour rire de Montréal et vice-président télévision francophone et programmation, Éric Belley, a démissionné de ses fonctions. Il va réorienter sa carrière après 11 ans passés au Groupe Juste pour rire.

L'information révélée, ce vendredi après-midi, par le site RueFrontenac.com, le site d'information des journalistes en lock-out du Journal de Montréal, en a surpris plus d'un an au sein du monde médiatique et artistique tant le nom d'Éric Belley est associé aux succès du Groupe Juste pour rire. Malgré la réussite, cet été, de son 11e festival Juste pour rire (200 000 billets vendus pour 180 spectacles en salle), Éric Belley a voulu tourner la page.

«C'était mon plus beau festival mais je veux me concentrer sur mes trucs à moi, a-t-il dit à La Presse. Je mijotais depuis un moment que je voulais voler de mes propres ailes, embarquer sur des projets différents. J'ai 43 ans, je suis en pleine forme, j'ai des idées, c'est un bon timing pour le faire.»

Éric Belley était devenu directeur général du festival il y a un an, en même temps que Normand Legault arrivait à la tête du groupe (pour en repartir trois mois plus tard). Mais sa double tâche de s'occuper à la fois de création et de gestion a été trop pesante, d'autant que le volet production pour la télévision et le volet programmation en salles étaient devenus une activité importante à longueur d'année.

«Avant le (dernier) festival, j'avais pris la décision de ne pas revenir comme directeur général du festival, dit-il. Moi, je suis plus axé sur le contenu et la partie contenu prend le bord quand tu dois faire de la gestion. Je regarde mon bilan et je trouve que je laisse quelque chose de ben le fun à Juste pour rire. J'ai beaucoup appris avec Gilbert aussi. J'étais son dauphin. Il me présentait comme son prochain, comme le futur de Juste pour rire. C'est donc une décision émotive à prendre.»

C'est Éric Belley qui a monté «de A à Z» les premiers shows de Juste pour rire pour le marché français. C'est un de ses meilleurs souvenirs avec la création de la comédie dramatique Rock et Rolland et de En route vers mon premier gala.

«On a fait le premier gros plateau français sur France 2 avec un budget très élevé et à une semaine d'avis, dit-il. J'avais jamais fait de prime time. Toute l'équipe française a débarqué à Montréal. On n'avait personne pour monter le show qui devait comprendre 2h30 avec des numéros de gala, des sketchs, de la fiction, des caméras cachées. De mon propre chef, j'ai commencé à éditer le show jour et nuit avant de partir à Paris montrer l'émisssion montée au complet à Laurent Ruquier et Gilbert Rozon. Gilbert était sur les nerfs. Finalement, Ruquier était surpris du résultat. Gilbert capotait. Finalement, c'est moi qui aie fait l'émission pendant quatre ans!»

Le vice-président aux affaires publiques et corporatives du Groupe Juste pour rire, David Heurtel, a commenté le départ d'Éric Belley: «Éric est prêt pour d'autres défis, dit-il. Il part en bons termes. Il n'y a pas de drame ou de conflits. On n'est plus à l'époque où quelqu'un passe 40 ans quelque part. Éric a fait un bon travail. On a eu de très belles réussites avec lui. Le déménagement du festival du Quartier latin à la Place des festivals a été réussi. C'est une perte mais on respecte sa décision.»

Éric Belley a déjà eu des propositions les jours derniers mais il va terminer son travail à Juste pour rire d'ici à la mi-novembre. «Je rencontre des gens et je parle à du monde», dit-il. Éric Belley dit que le Groupe Juste pour rire a «l'équipe à l'interne» qu'il faut pour le remplacer.