On ne connaissait pas Arthur au Québec, et il est rafraîchissant de découvrir un humoriste français dont le propos nous touche au coeur et à l'esprit. Arthur a véritablement réussi sa rentrée montréalaise avec son spectacle solo, mardi soir.

Dans une mise en scène de la Québécoise Josée Fortier, Arthur a présenté un spectacle, son deuxième one man show, qui part d'une divagation sur les nouvelles et les anciennes technologies pour dériver sur la vie, le mariage et ses souvenirs de jeunesse.

Est-ce parce qu'il est un bleu-blanc-rouge juif sépharade d'origine marocaine, une communauté bien présente au Québec? La façon dont Arthur raconte ses histoires et parle au public nous ressemble et a ce même parfum universel que véhicule notre métropole multicolore.

D'abord, il faut dire que son show est adapté au public québécois. Il a fait l'effort de montréaliser son texte plutôt que de nous imposer des références que l'on ne comprendrait pas. Comme Jean-Marc Parent et bien d'autres, il a lui aussi évoqué les travaux qui font que, cette année, Montréal est vraiment la capitale mondiale du cône.

«Vous avez vu les alentours du théâtre? On a l'impression d'être à Beyrouth!» a-t-il lancé.

S'il s'est plaint de la climatisation de la salle de spectacle, il l'a fait avec humour. «D'habitude, le froid comme ça, c'est pour les aliments ou la morgue! (...) On est au Pôle Nord ou quoi? J'ai l'impression qu'un loup va arriver sur scène!»

En relation avec le public

D'ailleurs, davantage que la plupart des humoristes québécois, même Jean-Marc Parent, il établit une relation presque permanente avec le public, s'adressant aux spectateurs, leur posant des questions et tissant son propos avec ces échanges au fur et à mesure que la soirée passe, nous donnant l'impression de créer son show en direct.

S'acoquinant avec une personne âgée assise dans la première rangée ou plaisantant longuement avec Aurélie et Alexandre, un couple qui se mariera samedi, Arthur parle du mariage et de ce temps qui passe et laisse des traces dans nos vies personnelles.

«Trop de sexe tue le sexe. Comme dirait ma femme, on n'est pas près d'aller à l'enterrement!» Ou bien: «La première fois qu'on a fait l'amour, tu faisais semblant, ai-je demandé à ma femme? Non non, je dormais vraiment!»

Prince des formules-chocs et de la blague punchée, Arthur joue le macho voire le misogyne, mais avec plus de discernement et de jeu qu'un Bigard. Plus subtil. Moins vulgaire. À la fin du spectacle, il a voulu être rassurant auprès de ceux qui l'auraient pris au premier degré. «Tout ce que je fais depuis le début du spectacle, c'est une déclaration d'amour aux femmes.».

Le public a apprécié le naturel de l'animateur de Ce soir avec Arthur, sur la chaîne française Canal ", et lui a réservé une ovation.

Arthur en tournée au Théâtre Jean-Duceppe jusqu'à samedi