Ève Garnier et Victoria May, deux danseuses magnifiques, intenses, habitées par une énergie magnétique et attachante. Quatre chorégraphes, Anders Christiansen, Louise Bédard, Martin Bélanger et Dominique Porte, inspirés par le thème de la migration, du passage, de la confrontation à l'inconnu, aux langues et aux lieux étrangers. En deux duos et deux solos, ces six créateurs offrent une soirée dense, qui se reçoit comme un tout.

Tout un voyage autour des liens qui, en chacun de nous, se tissent entre ici et ailleurs, entre hier, aujourd'hui et demain. Deux heures trente qui entraînent le spectateur dans un état à part, inconfortable ou tendre, mais jamais neutre ni facile.

Danse-Cité propose ainsi la deuxième pièce de sa saison 30e anniversaire. Comme toujours dans la série Traces-Interprètes, ce sont les interprètes qui ont choisi des chorégraphes et conçu l'ensemble. Ève Garnier et Victoria May ont opté pour leur territoire commun: la danse, parce que toutes deux ont migré, dans leur parcours professionnel, d'une gestuelle à une autre. Ève Garnier de Paris au Danemark, puis à Montréal; Victoria May de Winnipeg à la Suède et au Danemark, puis à Montréal.

La plaque tournante danoise s'illustre à travers le choix du chorégraphe Anders Christiansen, qui signe la première des quatre pièces. Après l'entracte suivent les solos de Louise Bédard pour Victoria May et de Martin Bélanger pour Ève Garnier. Du travail d'orfèvre où l'on reconnaît bien les signatures des chorégraphes.

La soirée finit comme elle a commencé, par un duo, signé Dominique Porte. Une pièce plus ludique, plus vive, un registre chorégraphique tout autre. C'est comme quatre pièces distinctes habilement tricotées ensemble.

Straight Right ou l'art d'être nulle part ailleurs, à Espace GO du 22 au 25 février, 20h.