Après Eminem et la marée humaine de 38 000 personnes vendredi soir, c'était le calme après la tempête, hier, à Osheaga.

Avec une journée à la programmation bigarrée qui avait comme têtes d'affiche finales Bright Eyes et Elvis Costello, il n'y avait pas de quoi craindre une émeute. Même que les gens étaient plus nombreux devant les scènes principales à l'heure du souper qu'à la clôture de la soirée. C'était presque gênant pour Elvis Costello...

En tout et partout, le site d'Osheaga a néanmoins accueilli une foule de 20 000 personnes, hier, réunie sous une température estivale parfaite. Osheaga peut déjà se dire mission accomplie. Jusqu'à présent, 80 000 personnes ont acheté des billets pour les trois jours du festival, ce qui est de loin supérieur à la foule record de 53 000 personnes l'an dernier.

Nous sommes arrivés au parc Jean-Drapeau à temps pour le spectacle du groupe terre-neuvien Hey Rosetta! À l'écoute du disque Seeds, paru l'hiver dernier, le folk-rock galopant d'Hey Rosetta! transpirait une surdose d'émotion à nos oreilles. Sur scène, hier, cette impression s'était estompée. Même que le groupe jouait avec une aisance et une justesse impressionnantes.

Vendredi soir, nous n'avions pas bougé des scènes principales, puisque nous étions pris par la foule. Hier, nous avons plutôt butiné allègrement des scènes secondaires aux scènes principales, avec une attitude relax et un pas non pressé.

La nouvelle scène sous les arbres était un havre de paix et un lieu apprécié où l'on pouvait s'asseoir dans l'herbe, à l'abri du soleil. Nous y avons vu Mother Mother, les vétérans du groupe The Mountain Goats (qui ont 13 albums à leur actif!) et le groupe montréalais Sunns.

Sur la scène verte, située tout près, les membres de Braids ont joué des chansons de leur album Native Speaker. Le groupe était en grande maîtrise de ses moyens. Quel chemin parcouru au cours des derniers mois pour ces musiciens de Calgary qui ont décidé de s'établir dans le Mile-End.

Toujours sur la scène verte, Twin Shadow a plus ou moins suscité notre intérêt, tout comme Sia. Nous n'avons même pas patienté pour « sa » chanson Breathe Me (qui accompagne la scène finale de Sixth Feet Under.)  

Nous avons préféré aller voir Karkwa, qui s'offrait la scène principale à l'heure du souper. À chaque fois, c'est un autre bonheur renouvelé d'entendre live L'acouphène, Les Chemins de verre ou Maries tu pleures.

Après la pause repas pendant le spectacle du rappeur Lupe Fiasco, nous étions fins prêts pour Death From Above 1979, qui faisait un grand retour sur scène à Montréal. Le duo dance-punk/noise rock torontois s'est séparé en 2006, après la sortie de son album You're A Woman, I'm A Machine.

Le bassiste Jesse F. Keeler est apparu sur scène tout vêtu de noir, alors que le batteur et chanteur Sebastien Grainger était en blanc. Les deux complices ont enfilé leurs bombes, que ce soit Turn It Out, Too Much Love et Blood On Our Hands. Hautement défoulatoire.

Ensuite, il y a eu un important mouvement de foule vers la scène verte pour le spectacle de Ratatat, alors que Bright Eyes est monté sur l'une des scènes principales devant une foule clairsemée.

La programmation n'était pas au point, hier soir. En fin de soirée, l'intérêt des habitués d'Osheaga était davantage du côté des scènes secondaires.

Elvis Costello a beau pouvoir faire une leçon de musique à la plupart des jeunes artistes invités à Osheaga, on peut se demander s'il avait sa place dans la programmation, hier. C'était presque gênant de voir un musicien de sa renommée se produire devant une foule aussi désintéressée.

Osheaga se poursuit dimanche.

Plus de détails dans La Presse, lundi, et sur le blogue d'Alain Brunet.