Noel Miller est maintenant plus mesuré, mais toujours aussi cynique. Quelques années après son premier passage à Just For Laughs, l’humoriste reconnu pour son attachante ironie est prêt à s’ouvrir au public et à présenter une heure de contenu dont il est fier.

Les derniers mois ont été bien remplis et fort satisfaisants pour Noel Miller. Depuis janvier, il est monté sur scène un peu partout aux États-Unis, mais aussi en Europe, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande pour sa tournée Everything Is F#&ked.

Originaire de Toronto, il a également joué dans sa ville natale en avril dernier. Montréal sera la deuxième destination canadienne de sa tournée.

« C’est super excitant », indique le principal intéressé, joint à son domicile en Californie. « Ça fait quelques années que je travaille sur cette heure et je suis heureux du résultat. Et plusieurs personnes m’ont demandé de venir à Montréal cette année. C’est très cool de non seulement venir à Montréal, mais aussi de le faire durant JFL. »

Il y a quatre ans, Noel Miller avait été invité à cette célébration montréalaise de l’humour anglophone pour présenter une balado en compagnie de son coanimateur et très bon ami, Cody Ko. À cette époque, sa popularité grandissait grâce à ses capsules sur YouTube.

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Il se présente désormais comme artiste solo, ce qui change la donne. C’est comme si sa carrière se découpait en trois temps : trois ans de stand-up, suivis de quelques années à se concentrer sur le web, puis, depuis 2021, retour au stand-up, cette fois vers un genre plus humain, où il peut prendre davantage de risques.

Autant j’aime créer pour YouTube, je crois que le stand-up a toujours été mon premier amour. Ç’a toujours été mon aspiration principale.

Noel Miller

La passion de Noel pour le stand-up s’est manifestée à l’adolescence, lorsqu’il a reçu les enregistrements des one-man-shows des humoristes américains Chris Rock et Dave Chapelle, qu’il a regardés et étudiés « assez religieusement » dans sa jeunesse.

Lorsqu’on lui demande de catégoriser son style, Noel Miller a de la difficulté à fournir une réponse coulée dans le béton. « Je suis hésitant à aller vers des termes définitifs, raisonne-t-il. Je pense que tout le monde retire quelque chose de différent de ce que tu fais. »

Une chose est toutefois certaine : aller le voir sur scène, c’est recevoir de l’humour pince-sans-rire, ironique, doté d’une bonne dose de cynisme et d’une « reconnaissance espiègle de la morosité de certains aspects de la vie ».

S’il avait à catégoriser le tout, ce serait « assurément de l’humour noir », même s’il laisse libre cours à l’interprétation de l’audience.

Pendant sa représentation, Noel Miller parle du développement de sa carrière et discute des endroits étranges où celle-ci l’a amené… psychologiquement. À travers le stand-up et YouTube, l’artiste a également touché à la musique (d’abord humoristiquement et ensuite un peu plus sérieusement), à la diffusion en continu, aux balados et à la production d’un court métrage. « C’était beaucoup d’exploration créative, mais maintenant, mes efforts sont plus concentrés. »

Et même s’il écrit de manière « tangible » pour un public plus large, ceux qui le connaissent bien parce qu’ils consomment son contenu web, généralement un public de 18 à 35 ans, auront droit à des références qu’ils pourront naturellement apprécier.

« Mon spectacle devient un peu plus personnel dans la deuxième moitié. Je parle de ma famille d’une manière dont je n’avais pas discuté publiquement auparavant. C’est un peu une manière amusante d’apprendre à me connaître sans filtre. »

Je pense que des fois, les gens ne savent pas d’où mon cynisme ou mon humour noir provient. Je pense que d’une manière, ce serait bien d’expliquer aux gens comment j’ai grandi et comment je répondais à ça, mentalement.

Noel Miller

Si la tournée s’est bien déroulée, c’est la perspective d’un éventuel one-man-show qui fait sourire l’humoriste de l’autre côté de l’écran. Au cours des prochains mois, celui qui se qualifie de « workaholic » planifie de se donner à fond pour trouver et composer de nouvelles idées.

Cette heure, qu’il prévoit vraisemblablement publier d’ici la fin de l’année, devrait être parsemée de thèmes récurrents et de callbacks, pratique courante chez les humoristes des années 1990 et 2000 qu’il affectionne particulièrement.

Noel Miller est investi, motivé. Mais on peut aussi déceler une étincelle d’appréhension lorsqu’il nous parle de ce projet.

« Ça peut être un rapport amour-haine, le stand-up, mais dans toutes les choses que j’ai essayées, c’en est une pour laquelle j’ai de l’amour sincère. Je peux assurément me voir faire du stand-up pendant longtemps. »

Vendredi 28 juillet, 19 h, au MTELUS

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