Le moins qu’on puisse dire, c’est que Michel-André Hottote est un grand lecteur. Et bien qu’il ait fréquenté bon nombre de librairies au fil des années, il se plaît à retourner chez Monet depuis 35 ans, dans le quartier Ahuntsic-Cartierville, à Montréal.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Michel-André Hottote est un grand lecteur. Et bien qu’il ait fréquenté bon nombre de librairies au fil des années, il se plaît à retourner chez Monet depuis 35 ans, dans le quartier Ahuntsic-Cartierville, à Montréal.
« Il y a une compétence et une générosité, chez Monet, que j’ai rarement vues ailleurs », souligne-t-il en se remémorant tous ces libraires avec qui il a tissé « de belles relations » et qui lui ont fait découvrir des auteurs comme Bernard Tirtiaux, Haruki Murakami ou encore Colum McCann.
Ce qui lui plaît chez Monet, chaque fois qu’il s’y rend, c’est qu’on peut y bouquiner en paix, s’installer dans un fauteuil ou arpenter les rayonnages à sa guise, bien que l’aide ne soit jamais très loin, qu’on soit en quête d’idées ou d’inspiration.
Mais ce qui l’a séduit par-dessus tout, c’est ce qu’il appelle « l’audace » des libraires qui n’ont pas une seule fois hésité à l’aborder à la caisse alors qu’il s’apprêtait à repartir avec ses livres « sans avoir rien demandé à personne ». C’est ainsi qu’une jeune libraire lui a spontanément suggéré, à la vue de ses choix, un livre trash, contre toute attente.
« Je ne savais même pas que ça existait ! Je l’ai lu – je n’en lirais pas toutes les semaines, mais j’ai aimé, j’ai aimé le contenu, j’ai aimé connaître que le phénomène existe », se souvient M. Hottote.
Avec la pandémie, le confinement, la fermeture des librairies, Michel-André Hottote, qui est désormais à la retraite, a découvert « le système de livraison », qu’il n’avait jamais expérimenté auparavant. « C’était un peu comme Noël », raconte-t-il, encore charmé par ce plaisir de recevoir des boîtes remplies des livres qu’il avait commandés – quelquefois en si grand nombre qu’il avait même oublié jusqu’aux titres et couvertures.
« Mais ça ne m’enlève pas le plaisir d’aller me promener en librairie, dit-il. J’ai un petit côté boulimique ; pour moi, c’est comme quelqu’un qui est gourmand qui rentre dans une pâtisserie. » Et sa passion de la lecture fait en sorte qu’il lit de tout, des romans historiques aux polars, en passant par la bande dessinée.
Il ne s’était encore jamais fait conseiller par Mike C. Vienneau, bien qu’il l’ait croisé au cours de ses visites chez Monet ; et la rencontre arrivait à point, car les libraires habituels de M. Hottote n’y travaillent plus et il se cherchait un nouveau conseiller…
Je pense que la qualité des bons libraires, c’est un peu d’être de petits détourneurs de lecteur.
Mike C. Vienneau, libraire chez Monet
« C’est-à-dire, ajoute-t-il, de provoquer le lecteur dans le sens où on lui dit : “Je vais vous amener un peu plus loin, même si on voulait aller tout droit, finalement, on va prendre la prochaine sortie. Ce n’est pas dit que vous allez aimer ça, mais ce n’est pas grave si on prend la prochaine sortie et vous n’aimez pas ça. On retrouve l’autoroute assez facilement et on continue dans vos lectures, mais vous aurez fait une petite sortie” », illustre-t-il.
Mike C. Vienneau a eu l’embarras du choix lorsqu’il a dû choisir parmi les trop nombreuses nouveautés de la rentrée des titres qui correspondent aux goûts littéraires de Michel-André Hottote. Il s’est toutefois assuré de glisser parmi ses suggestions des livres qui le feraient réfléchir et voyager.