C’est étrange. Dans l’entourage d’Emmanuelle, les disparitions se multiplient, rongeant à petit feu Sudbury, sa ville d’adoption, dans une quasi-indifférence générale.

Elle constate par ailleurs que ce sont surtout des marginaux qui s’évaporent ou finissent la tête dans l’eau. Disons que ce n’est pas la faune bigarrée qui manque dans la ville ontarienne, une nuée de personnages tous plus pittoresques les uns que les autres virevoltant autour de la protagoniste : entre Yiannis le roi de la magouille immobilière, l’incontrôlable Lotta, Paul, le coloc à la vie réglée comme une horloge, ou encore Carmen, la journaliste amateur...

Parmi cette ribambelle de noms, l’un d’eux retient particulièrement l’attention : celui de son ex, César, disparu depuis des mois des radars, mais dont elle a récupéré l’agenda. Une piste qui la mènera vers Nicole Herman, docteure aux activités troubles et troublantes. Au fil d’investigations titubantes, Emmanuelle écumera la ville et ses secrets encore fumants. La flopée de personnages donne certes un peu le tournis, mais l’ambiance du récit, son côté humoristique et cette exploration des bas-fonds de cette cité méconnue méritent de nous faire prendre notre billet pour une visite cocasse.

L’incendiaire de Sudbury

L’incendiaire de Sudbury

244 pages

Héliotrope noir

7/10