Isabelle Lafortune avait marqué les esprits, en 2019, avec son premier roman Terminal Grand Nord, un polar se déroulant à Schefferville. Elle publie la suite avec Chaîne de glace, un prolongement de l’histoire assez réussi et très actuel.

On va finir par s’attacher à l’enquêteur Émile Morin et à son ami, l’écrivain Giovanni Celani ! Dans les romans à plusieurs tomes, l’attachement aux personnages est évidemment central. C’est le cas avec le deuxième opus d’Isabelle Lafortune. Par ailleurs, Chaîne de glace est moins anecdotique que Terminal Grand Nord. On est passé d’une enquête sur la mort de deux Autochtones à une réflexion sur l’espionnage industriel, la vente au rabais de nos ressources minérales et la lutte contre le réchauffement climatique. Les trois étant liés par le défi d’inventer une batterie plus durable – dans tous les sens du mot – pour accélérer, et contrôler en partie, le développement de la voiture électrique.

Avec Chaîne de glace, la réalité a rejoint la fiction, puisqu’il y est question d’un ressortissant chinois, d’Hydro-Québec et d’espionnage ! On y croise aussi le milieu des arts visuels, celui des blockchains et les relations tendues avec plusieurs dictatures asiatiques.

Ce roman fait du bien. Il raconte notre époque, nous renvoie l’image d’une humanité aux connexions internationales souvent toxiques. « Les humains m’épuisent », écrit Isabelle Lafortune, au début du livre. Une phrase et un roman qui éclairent notre actualité.

Chaîne de glace

Chaîne de glace

XYZ

456 pages

8/10