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Le virtuose de l’intime

  • Planche tirée du Jardin des complexes

    IMAGE FOURNIE PAR L’ÉDITEUR

    Planche tirée du Jardin des complexes

  • EXTRAIT DE JARDIN DES COMPLEXES DE JIMMY BEAULIEU

  • EXTRAIT DE JARDIN DES COMPLEXES DE JIMMY BEAULIEU

  • EXTRAIT DE JARDIN DES COMPLEXES DE JIMMY BEAULIEU

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Grand explorateur de l’intime, Jimmy Beaulieu propose dans Jardin des complexes quelques-unes de ces « non-histoires » qu’il affectionne tant. Des tranches de vie, amoureuses surtout, où il ne se passe pas grand-chose, mais qui fouinent dans les nuances de la solitude, de l’amitié amoureuse, des jeux de séduction plus ou moins ratés, du temps qui passe et de l’âge qui avance.

Jimmy Beaulieu ne bouscule rien. Ce n’est pas son genre. Il est full sentimental en évoquant ses amours de jeunesse et ses coups de foudre à sens unique, mais aussi drôle lorsqu’il raconte des amours lubriques extraterrestres ou même l’envie d’une dernière étreinte avant la fin du monde. Son recueil avance ainsi en équilibre entre mésaventures d’adulescent et une observation fine des mécaniques du cœur.

La maestria du bédéiste tient à la fois dans sa concision (Le bruit synthétise en quelques pages le mal qui ronge un couple) et à sa virtuosité sur le plan graphique. Le dessinateur passe avec aisance d’une histoire crayonnée à une autre où les compositions reposent sur les lignes nettes et des mises en couleur pas du tout naturalistes et franchement évocatrices. La variété des approches contribue d’ailleurs au dynamisme de cet album dont la plupart des chapitres ont été publiés précédemment dans des revues ou des fanzines.

Jimmy Beaulieu raconte comme d’autres chuchotent et il dessine parfois comme quelqu’un qui regarde par le trou de la serrure. Pas en voyeur (pas ici, en tout cas), mais comme quelqu’un qui cherche à révéler ces fils invisibles qui nous lient à ceux qu’on aime ou qu’on désire. Peut-être encore davantage à ceux dont on aimerait être aimé et désiré.

Jardin des complexes

Jardin des complexes

Nouvelle adresse

184 p.

8/10

Pour les mordus de mangas

Voici quelques titres de mangas qui ont retenu notre attention.

Des technologies et des hommes

Deux propositions courtes et intéressantes mettent en avant nos technologies actuelles, avec une belle touche d’originalité. Commençons par Threat Zone, une histoire oppressante en deux volumes (on aurait bien aimé qu’ils fussent regroupés en un seul) dans laquelle un jeune programmeur bourré de talent se fait soudainement conspuer dans la rue, puis poursuivre par la police. Son crime ? Aucun, et il a d’ailleurs un alibi. Mais qui est donc ce sosie qui diffuse sur le web des actes odieux commis sur des connaissances ? Depuis la mise au point d’un puissant antivirus, il semblerait qu’il y ait un bogue dans la matrice… Le récit de ce seinen (destiné aux adultes), bien rythmé, nous tient en haleine et plante une ambiance sombre et anxiogène. Enfin, la lisibilité des bulles de dialogue est aussi à souligner.

  • Planche tirée de Threat Zone

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    Planche tirée de Threat Zone

  • Planche tirée de Threat Zone

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    Planche tirée de Threat Zone

  • Planche tirée de Threat Zone

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    Planche tirée de Threat Zone

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Davantage orienté grand public, avec un côté plus sensible, social et artistique, Adieu Eri met quant à lui en scène Yûta, un jeune garçon réalisant un film sur les derniers instants de la vie de sa mère malade. Projetée devant les élèves de son école, l’œuvre et son auteur sont âprement objets de moqueries. Alors que Yûta s’apprête à commettre l’irréparable, son chemin croise celui d’Eri, une mystérieuse cinéphile qui l’initiera de façon intensive au 7e art, afin de lui donner une chance de se rattraper. Mais son but est-il vraiment de l’épauler ? Une histoire un peu déroutante, mais amenée avec du tact et des procédés originaux, où les admirateurs de Fujimoto (Fire Punch, Chainsaw Man, Look Back) retrouveront la patte de ce mangaka pas comme les autres, armé d’un message à faire passer.

  • Planche tirée d’Adieu Eri

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    Planche tirée d’Adieu Eri

  • Planche tirée d’Adieu Eri

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    Planche tirée d’Adieu Eri

  • Planche tirée d’Adieu Eri

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    Planche tirée d’Adieu Eri

  • Planche tirée d’Adieu Eri

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    Planche tirée d’Adieu Eri

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Threat Zone

Threat Zone

Vega Dupuis
Seinen (adultes)

Tomes 1 et 2 (série complète)

7,5/10

Adieu Eri

Adieu Eri

Crunchyroll
Shonen (ados et grand public)

Histoire complète

8/10

Manga va-t-en-guerre

Pour les amateurs de bagarres martiales et de têtes qui volent dans les airs, deux nouvelles séries traduites en français viennent d’être lancées au Québec. Difficile de passer à côté d’Ikusa no Ko, qui relate la vie romancée d’Oda Nobunaga, un des plus grands seigneurs de l’époque féodale nipponne. Mais avant d’atteindre le statut de légende, il fut la crapule astucieuse que l’on découvre dans les premiers tomes de l’œuvre. Le travail et la finesse du dessin, et particulièrement des ombres, en mettent plein les yeux ; on n’en attendait rien de moins de la part de l’auteur mythique d’Hokuto no Ken (Ken le survivant).

  • Planche tirée d’Ikusa No Ko

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    Planche tirée d’Ikusa No Ko

  • Planche tirée d’Ikusa No Ko

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    Planche tirée d’Ikusa No Ko

  • Planche tirée d’Ikusa No Ko

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    Planche tirée d’Ikusa No Ko

  • Planche tirée d’Ikusa No Ko

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    Planche tirée d’Ikusa No Ko

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Autre proposition intéressante, toujours au rayon conflits, la nouvelle série Valhallian the Black Iron met en scène un talentueux samouraï et son fils laissés à leur sort une fois les invasions mongoles repoussées. Alors qu’ils survivent de peine et de misère, le guerrier se retrouve soudainement au Valhalla, paradis des plus grands maîtres d’armes. La raison : une valkyrie requiert ses services pour épurer les lieux. Les combats, très dynamiques, présentent notamment l’intérêt de mettre aux prises tous les types de sabreurs, des légionnaires romains aux habiles ninjas. La mise en scène très dynamique et l’idée de cette arène sans limites spatio-temporelles en font un manga séduisant pour qui aime le genre.

  • Planche tirée de Valhallian the Black Iron

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    Planche tirée de Valhallian the Black Iron

  • Planche tirée de Valhallian the Black Iron

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    Planche tirée de Valhallian the Black Iron

  • Planche tirée de Valhallian the Black Iron

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    Planche tirée de Valhallian the Black Iron

  • Planche tirée de Valhallian the Black Iron

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    Planche tirée de Valhallian the Black Iron

  • Planche tirée de Valhallian the Black Iron

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    Planche tirée de Valhallian the Black Iron

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Ikusa no Ko

Ikusa no Ko

Seinen (adultes)

Tomes 1 et 2 (série en cours)

7/10

Valhallian the Black Iron

Valhallian the Black Iron

Ki-oon

Seinen (adultes)
Tome 1 (série en cours)

7/10

Un Québécois sur la rampe

La parution d’un manga signé par des noms québécois est suffisamment rare pour être soulignée. Avec Les Élus Eljun, le duo derrière la série U-Merlin puise dans la mythologie nordique, très en vogue ces dernières années, pour ériger l’histoire de jeunes guerriers, héritiers de pouvoirs totémiques (loup, corbeau, etc.) pour défendre neuf mondes. Décimés, ces élus n’ont pourtant pas poussé leur dernier souffle : Ulfa a réchappé au massacre et recherche son compagnon Revner… qui a perdu la mémoire, mais retrouvera peu à peu les forces sommeillant en lui, à mesure que la menace pointe à nouveau. Avec leurs attaques liées à leur totem personnel et l’armure stylisée de l’antagoniste Hrym, les personnages dégagent un léger parfum de Saint Seiya, le tout avec un grand respect des codes du manga. La construction du récit par flashbacks, l’action incessante, l’humour et le dessin réussi se révèlent comme de beaux atouts, même si l’univers proposé ne fracassera pas des records d’originalité.

  • Planche tirée des Élus d’Eljun

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    Planche tirée des Élus d’Eljun

  • Planche tirée des Élus d’Eljun

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    Planche tirée des Élus d’Eljun

  • Planche tirée des Élus d’Eljun

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    Planche tirée des Élus d’Eljun

  • Planche tirée des Élus d’Eljun

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    Planche tirée des Élus d’Eljun

  • Planche tirée des Élus d’Eljun

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    Planche tirée des Élus d’Eljun

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Les Élus Eljun

Les Élus Eljun

Michel Quintin

Shonen (ados)
Tome 1 (série en cours)

7/10

Autres sorties

En ce printemps foisonnant, deux autres titres ont retenu notre attention : Mademoiselle Mozart, une œuvre dodue de 1989 traduite en français dans laquelle on s’imagine que le mythique compositeur était en réalité une femme, et doit esquiver tous les pièges pour ne pas se compromettre ; dans un tout autre genre, le passionnant thriller Darwin’s Incident poursuit sur sa lancée (trois tomes parus), décortiquant l’histoire de Charlie, un être mi-humain, mi-chimpanzé, au cœur de tensions militantes et idéologiques. Un titre solide !