Nous avions été un peu déçu, l’an dernier, par Indépendance, le deuxième tome de la série Terra Alta de l’écrivain espagnol Javier Cercas. Mais ce dernier revient en force avec Le château de Barbe Bleue. Un polar palpitant, du début à la fin.

On retrouve le sympathique policier barcelonais Melchor Marín en 2035, maintenant à la retraite. Sa fille, Cosette, a grandi. L’adolescente est partie en vacances dans l’île de Majorque, mais n’est pas revenue comme prévu. Une dispute entre eux en est-elle la cause ? En tout cas, des recherches policières sont lancées et lui-même, inquiet, part mener sa propre enquête. Un courriel anonyme le met sur une piste. Il en tremble d’effroi. À la suggestion de cette personne, il rencontre un homme qui lui conseille de se rendre dans la demeure d’un homme d’affaires réputé qui passe ses vacances dans l’île des Baléares.

Le thriller donne à la fois envie de visiter Majorque et de ne pas s’y rendre ! L’enquête de Melchor Marín débouche sur des révélations à glacer le sang, la corruption et la déviance étant au menu. On ne se lasse pas de ce mélange de légèreté, de profondeur, d’humanité et de suspense qui fait de Javier Cercas un romancier d’exception. Le suspense grandit au fil des pages et quand il n’en reste plus que 40, on est carrément oppressé par la tournure des évènements. Un troisième tome de Terra Alta fort réussi. Un livre sur la solidarité, l’amour et l’impunité, qui intéressera les fans de polars bien ficelés.

Le château de Barbe Bleue

Le château de Barbe Bleue

Actes Sud

352 pages

8/10