Dans un premier thriller, l’écrivain italien Fabiano Massimi avait abordé la mort suspecte de Geli Reubal, la nièce (et maîtresse) d’Adolph Hitler. Cette fois-ci, dans Les démons de Berlin, il s’attaque à un évènement majeur de l’histoire du XXe siècle, l’incendie du palais du Reichstag, le parlement allemand, à Berlin, le 27 février 1933.

Il suit la même recette, soit un savant mélange entre les faits historiques et la fiction, une interaction entre de sinistres figures comme Himmler, Heydrich et Goering et des personnages fictifs comme Siegfried Sauer et Helmut Forster, rencontrés dans le premier roman de Fabiano Massimi, L’ange de Berlin. La toile de fond est la même : la montée du nazisme en Allemagne.

Siegfried Sauer, un ancien commissaire de police, tente de retrouver la belle Rosa, disparue à Berlin après avoir rejoint un mouvement de résistance. Au cours de cette quête, il découvre que les nazis préparent des attentats dans le but de déstabiliser la république et de justifier ainsi une nouvelle vague de répression.

Dans les faits, les historiens ne s’entendent pas sur l’identité des responsables de l’incendie du Reichstag : un simple illuminé ? Les communistes ? Les nazis eux-mêmes ? Fabiano Massimi brode sa propre vision de l’histoire dans un récit où règne la paranoïa. Son héros, Siegfried Sauer, ne peut faire confiance à personne, même pas à ses vieux amis. N’importe qui peut cacher des sympathies nazies.

Le récit ne connaît aucun temps mort, les revirements de situation se suivent à un rythme accéléré, les personnages ne manquent pas d’éclat.

C’est une nouvelle fois l’occasion de se plonger dans une période tragique de l’histoire et de réaliser, pour reprendre les mots de l’auteur dans une note en fin de roman, « qu’aujourd’hui encore il suffirait de bien peu pour passer de la démocratie la plus évoluée à un cauchemar totalitaire : un incident, un prétexte, une petite distraction ».

Les démons de Berlin

Les démons de Berlin

Albin Michel

476 pages

7/10