Les distinctions s’accumulent en France pour Kevin Lambert et son roman Que notre joie demeure, qui s’est retrouvé dans la première sélection du prix Médicis, jeudi, après avoir été retenu dans plusieurs listes au cours des dernières semaines.

Rappelons que l’écrivain québécois est également en lice pour le prix Décembre, le Goncourt, le Goncourt des lycéens et le prix Blù – Jean-Marc Roberts pour son troisième roman, paru au Québec l’an dernier chez Héliotrope et tout récemment dans l’Hexagone chez l’éditeur Le Nouvel Attila.

Les deux premiers romans de Kevin Lambert avaient eux aussi connu un grand succès en France ; Tu aimeras ce que tu as tué était parmi les finalistes du prix Médicis, en 2021, et Querelle de Roberval, dans la première sélection du Médicis en 2019, ainsi que parmi les finalistes du prix Wepler et du Prix littéraire Le Monde – en plus d’avoir remporté le prix Sade.

Que notre joie demeure, qui raconte la tourmente dans laquelle atterrit une architecte de renommée internationale accusée d’accélérer l’embourgeoisement des quartiers, a fait couler beaucoup d’encre au cours des mois, et ce, non seulement en accumulant les possibilités de remporter un prix littéraire prestigieux de l’autre côté de l’Atlantique. Au Québec, le roman avait été au cœur d’une controverse impliquant François Legault, l’été dernier, le premier ministre s’étant valu des critiques acerbes de l’auteur après l’avoir complimenté pour son livre. Puis, début septembre, Kevin Lambert a de nouveau été au centre d’une controverse après sa sélection au Goncourt, critiqué cette fois-ci par l’écrivain français et Goncourt 2018 Nicolas Mathieu qui lui reprochait d’avoir eu recours à une lectrice sensible dans le processus de relecture de son roman.

D’autres titres se démarquent

La Française Neige Sinno fait elle aussi partie de cette première liste du Médicis pour son livre autobiographique Triste tigre, sur l’inceste dont elle a été victime. Celui-ci a remporté le Prix littéraire Le Monde au début du mois et il est également en lice pour le Goncourt, le Femina, le Décembre et le Flore.

Du côté des romans étrangers, une traduction de La Peuplade s’est par ailleurs retrouvée dans cette première sélection du Médicis : À mon frère, d’E. L. Karhu (traduit du finnois par Claire Saint-Germain).

Le prix Médicis dévoilera les titres des romans finalistes le 18 octobre, tandis que le lauréat sera désigné le 9 novembre, soit deux jours après le Goncourt.

Première sélection de romans français et francophones

  • Dominique Barberis, Une façon d’aimer (Gallimard)
  • Sarah Chiche, Les Alchimies (Seuil)
  • Ananda Devi, Le Jour des caméléons (Grasset)
  • Négar Djavadi, La Dernière Place (Stock)
  • Lionel Duroy, Mes pas dans leurs ombres (Mialet-Barrault)
  • Salma El Moumni, Adieu Tanger (Grasset)
  • Kevin Lambert, Que notre joie demeure (Le Nouvel Attila)
  • Eden Levin, Jeudi (Notabilia)
  • Hugo Lindenberg, La Nuit imaginaire (Flammarion)
  • Lisette Lombé, Eunice (Seuil)
  • Richard Morgiève, La fête des Mères (Joëlle Losfeld)
  • Éric Reinhardt, Sarah, Susanne et l’écrivain (Gallimard)
  • Neige Sinno, Triste tigre (POL)
  • Elisa Shua Dusapin, Le Vieil Incendie (Zoé)
  • Antoine Wauters, Le plus court chemin (Verdier)

Première sélection de littérature étrangère

  • Nina Allan, Conquest (Tristram, Grande-Bretagne)
  • Tash Aw, Étrangers sur la grève (Fayard, Grande-Bretagne)
  • Sebastian Barry, Au bon vieux temps de Dieu (Joëlle Losfeld, Irlande)
  • Hila Blum, Comment aimer sa fille (Robert Laffont, Israël)
  • Martina Clavadetscher, Trois âmes sœurs (Zoé, Suisse)
  • Chris De Stoop, Le Livre de Daniel (Globe, Belgique)
  • Federico Falco, Les Plaines (Scribes, Espagne)
  • David Grann, Les Naufragés du Wager (Sous-Sol, États-Unis)
  • Gouzel Iakhina, Convoi pour Samarcande (Noir sur Blanc, Russie)
  • Lidia Jorge, Misericordia (Métailié, Portugal)
  • Han Kang, Impossibles adieux (Grasset, Corée du Sud)
  • E. L. Karhu, À mon frère (La Peuplade, Finlande)
  • Laszlo Krasznahorkai, Le Baron Weinckein est de retour (Cambourakis, Hongrie)
  • Kim de l’Horizon, Hêtre pourpre (Julliard, Allemagne)
  • Iva Pezuashvili, Le Bunker de Tbilissi (Emmanuelle Colas, Géorgie)
  • Robert Seethaler, Le Café sans nom (Sabine Wespieser, Autriche)
  • Peter Stamm, Les Archives des sentiments (Christian Bourgois, Suisse)