Deux fois par mois, une personnalité publique nous confie quelles sont ses lectures du moment. Cette semaine : le professeur, politologue et chroniqueur Joseph Facal, dont le premier roman historique, Si tu vois mon pays, tome 1 – La tempête, vient d’arriver en librairie.

Prophète en son pays, Gilles Kepel

« Pendant mes vacances d’automne, j’ai acheté à l’aéroport de Marseille le dernier livre de l’imminent islamologue français. C’est le récit autobiographique de sa carrière universitaire, échelonnée sur 40 ans, depuis qu’il est tombé amoureux du Moyen-Orient, au début de ses études de doctorat, dans les années 1980. Ce livre m’a passionné parce que je viens de quitter l’enseignement universitaire après 20 ans et que j’ai moi-même, jadis, fait mon doctorat en France ; j’ai donc reconnu un peu le milieu que j’ai bien fréquenté dans son récit. Kepel raconte, sans mettre de gants blancs, l’austérité, l’ostracisme, les coups fourrés, les combines qu’il a subis dans le milieu universitaire français quand il a commencé à cartographier les réseaux islamistes. J’ai trouvé ce livre extrêmement intéressant. »

Prophète en son pays

Prophète en son pays

Éditions de l’Observatoire

296 pages

Immortelle randonnée – Compostelle malgré moi, Jean-Christophe Rufin

« Je me suis mis en tête, avec mon épouse, de faire le chemin de Compostelle. Je ne suis pas particulièrement religieux, bien que j’aie du respect pour le phénomène religieux. Pour moi, faire Compostelle, c’est un pur prétexte pour faire à fond le nord de l’Espagne, une région que j’adore. Or, faire le chemin demande une préparation assez soutenue. Alors j’ai commencé à faire des recherches et je suis tombé sur le merveilleux livre du romancier français. Rufin raconte son propre périple et il en fait un récit amusant, léger, plein d’autodérision. J’ai trouvé que c’était un livre savoureux, charmant, mais aussi plein de conseils utiles pour le futur marcheur que j’espère être. »

Immortelle randonnée – Compostelle malgré moi

Immortelle randonnée – Compostelle malgré moi

Folio

277 pages

No Country For Old Men, Cormac McCarthy

« Cet été, au mois de juin, est décédé Cormac McCarthy, qui était, à mon humble avis, jusqu’à sa mort, le plus grand écrivain américain vivant avec Philip Roth. J’ai pas mal tout lu McCarthy, mais son décès m’a donné envie de le relire [en anglais]. C’est cocasse parce que c’est un roman que j’ai d’abord découvert par son adaptation cinématographique. Le film est absolument merveilleux et c’est après qu’il m’a donné envie de lire le livre. C’est un chef-d’œuvre absolu, tout en étant, il faut le dire, un des livres les plus violents que j’ai jamais lus. C’est un écrivain qui a un rythme, une puissance évocatrice, une économie de moyens, une sûreté dans la narration qui m’ont vraiment jeté par terre. »

No Country For Old Men

No Country For Old Men

Penguin Random House

320 pages