Le Conseil des arts du Canada a décerné mercredi le Prix littéraire du Gouverneur général à Marie Hélène Poitras, dans la catégorie Romans et nouvelles, pour son recueil de nouvelles Galumpf.

Paru chez Alto au printemps, ce recueil de 11 nouvelles est une courtepointe d’histoires autour de l’empathie, ainsi que de la recherche de façons de se relier à ses semblables et de vivre harmonieusement avec les autres – « mais sans se piler dessus non plus », selon l’autrice.

« Je suis contente d’avoir remporté le prix avec un recueil de nouvelles, qui est un genre étonnamment mal aimé, a confié Marie Hélène Poitras à La Presse. Et comme autrice, c’est un peu mon genre chouchou parce que la nouvelle, c’est comme un concentré d’intensité. »

L’autrice de La désidérata et de Soudain le Minotaure a souligné que la nouvelle éponyme de son recueil explore l’origine de sa découverte de l’écriture, de la lecture, de la littérature et de l’apprentissage des langues. « Je me replonge aussi dans mon enfance à Aylmer, dans l’Outaouais. Donc c’est un texte quand même assez personnel. »

Fait intéressant, cette année, ajoute-t-elle, c’est aussi un recueil de nouvelles qui a remporté le prix dans la même catégorie en anglais : Chrysalis, d’Anuja Varghese (House of Anansi Press).

Les autres finalistes dans la catégorie Romans et nouvelles étaient L’or des mélèzes, de Carole Labarre (Mémoire d’encrier) ; Mon fils ne revint que sept jours, de David Clerson (Héliotrope) ; Sombre est la nuit, de Brigitte Haentjens (Boréal) ; et Une carte postale de l’océan, de Stéfani Meunier (Leméac).

Des lauréats dans sept catégories

En tout, 14 titres ont été choisis en français et en anglais parmi les 70 finalistes de l’année.

En poésie, c’est la poète et écrivaine innue Rita Mestokosho qui a remporté le prix pour Atikᵁ utei. Le cœur du caribou (Mémoire d’encrier). Dans les catégories Essai et Théâtre, les lauréats sont respectivement Faux rebelles : les dérives du politiquement incorrect, de Philippe Bernier Arcand (Poètes de brousse), et Gros gars, de Mathieu Gosselin (Somme toute). Puis, en Traduction, c’est la version française du roman d’Esi Edugyan, Dans l’ombre du soleil : réflexions sur la race et les récits, par Catherine Ego (Boréal), qui s’est démarquée.

Du côté de la littérature jeunesse, dans la catégorie texte, la gagnante est Lou Beauchesne avec Linoubliable (La courte échelle), tandis que dans les livres jeunesse illustrés, c’est Le plus petit sauveur du monde qui a été choisi, une histoire pour les 7 ans et plus de Samuel Larochelle et Ève Patenaude qui aborde l’écoanxiété.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

L’auteur Samuel Larochelle

« J’espère que j’ai mis le doigt sur quelque chose avec le sujet, que mes mots sont à la hauteur de ce que je voulais écrire, que les illustrations d’Ève Paternaude sont venues envelopper et faire exploser des petites bombes dans le cœur des gens qui nous lisent », a déclaré Samuel Larochelle.

Le livre, qui a été publié l’automne dernier chez XYZ, a remporté le prix Espiègle au printemps et il est en lice pour le Prix des libraires du Québec 2024. Il a par ailleurs été publié en Europe francophone ainsi qu’en anglais, alors qu’un deuxième tome doit paraître l’an prochain.

« C’est un automne complètement fou parce que je vis mon 10anniversaire dans le monde littéraire, je publie un roman pour adultes [Elias et Justine], une bio [Louise Portal – Aimer, incarner, écrire] et mon cabaret Accents Queers est maintenant à l’Usine C, ce qui était déjà un signe d’approbation du milieu artistique. Et là, d’avoir ce prix-là, c’est comme un sceau d’approbation encore plus puissant, parce qu’à mon âge, c’est comme la plus haute distinction littéraire qu’on peut avoir au Canada », a-t-il dit.

Les gagnants des prix littéraires du Gouverneur général se voient décerner une somme de 25 000 $ pour leur livre, alors que l’éditeur reçoit 3000 $ de son côté pour en faire la promotion et les finalistes, 1000 $.

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