C’est toujours réconfortant de se plonger dans une nouvelle enquête du commissaire vénitien Guido Brunetti. Oui, il y a des criminels, des personnes sans scrupules. Oui, il y a des victimes innocentes. Mais il y a toujours un réseau informel d’amis et de membres de la famille qui se met en branle, de façon peut-être pas strictement légale, pour aider le commissaire à ramener un peu de justice, de décence et de bonté en ce monde.

Dans Le don du mensonge, le commissaire accepte de venir en aide à une ancienne voisine, Elisabetta, notamment parce que la mère de celle-ci avait été particulièrement généreuse envers la famille de Brunetti, alors très pauvre.

Elisabetta craint que son gendre ne soit impliqué dans des affaires louches, ce qui mettrait sa fille en danger. L’enquête du commissaire le conduit à une organisation de bienfaisance qui semble bénéficier davantage à ses généreux donateurs qu’à l’hôpital du Belize qu’elle est censée soutenir.

Le don du mensonge n’est pas un jalon majeur dans l’œuvre de Donna Leon, mais on y retrouve avec plaisir les personnages qu’on aime (ou qu’on aime détester), comme la dévouée signorina Elettra et le perfide lieutenant Scarpa.

L’action se déroule vers la fin de la pandémie, ce qui donne une couleur différente au personnage principal du roman, la ville de Venise elle-même : les touristes sont encore absents, beaucoup de commerces n’ont pas survécu. Mais l’amour de Brunetti pour sa ville demeure entier. Ainsi que le nôtre.

Le don du mensonge

Le don du mensonge

Calmann-Lévy

358 pages

7,5/10