Deux fois par mois, une personnalité publique nous confie quelles sont ses lectures du moment. Cette semaine : la comédienne et scénariste Catherine Souffront, qu’on peut voir au petit écran dans Lakay Nou (dont elle est aussi coautrice), ainsi que dans la quatrième saison de L’œil du cyclone et l’émission jeunesse L’île Kulucru, qui s’apprête à tourner sa troisième saison.

Bad féministe

« Dès le titre, ce livre m’a beaucoup interpellée parce que je trouve qu’aujourd’hui, le mot féministe est utilisé presque comme une insulte, parfois. Le mot a perdu un peu de sa noblesse. On s’entend, les femmes d’aujourd’hui ne pourraient pas sortir le soir ou voter sans les féministes. J’aime cette idée de se redonner le droit d’être une féministe sans se donner la pression d’être parfaite. [...] Et c’est ça que Roxane Gay nous raconte à travers son livre : l’art d’être une femme. Qu’est-ce que ça veut dire, être femme et féministe et complètement imparfaite ? Ce n’est pas vrai qu’on est dans un monde où la pleine égalité existe, et elle nous fait prendre conscience de plein de choses. »

Bad féministe

Bad féministe

Édito

352 pages

Femme fleuve

« Dans la même veine, ce livre se mange comme un chausson aux pommes chaud. Ça se lit comme une fiction, comme un journal intime, comme une confession pleinement assumée. C’est l’histoire d’une femme qui sort de la norme, donc on pourrait dire anormale, mais une femme qui dit : “Je n’ai pas l’habitude d’être incomplète.” Et ça, j’ai trouvé ça fort. Ça sous-entend qu’une femme, sa prémisse de vie, c’est de se permettre sa complétude, d’être entière. Et aujourd’hui, c’est l’exception d’être femme et entière, c’est être revendicatrice et être rebelle. Et elle ne le revendique pas parce qu’elle l’incarne à travers un amour qui n’est pas linéaire, qui n’est pas monogame, mais qui est propre à sa conception. Je trouve que ça permet d’ouvrir les esprits de voir une femme qui est consciente de ses contradictions. »

Femme fleuve

Femme fleuve

Marchand de feuilles

252 pages

Mister Big ou la glorification des amours toxiques

« Encore une fois, ce livre se lit en une bouchée. C’est comme une claque dans la face, mais une claque que tu veux recevoir parce que tu réalises qu’on regarde nos films et nos séries avec des lunettes roses. C’est correct, les lunettes roses, India nous invite à les garder, mais à réaliser qu’on les a mises, puis, une fois de temps en temps, à les mettre de côté pour voir la réalité. Elle va entre autres dans la relation entre Carrie et Mister Big dans Sex and the City, une série culte que j’ai adorée, mais elle nous fait réaliser que les femmes ont besoin d’un homme pour être heureuses et améliorer leur condition sociale dans beaucoup de séries. [...] Et ça, je trouve, en tant qu’auteure, que c’est des questions qu’il faut se poser. »

Mister Big ou la glorification des amours toxiques

Mister Big ou la glorification des amours toxiques

Québec Amérique

192 pages