Catherine St-Laurent a souvent tenté d’écrire un roman. « Mais je ne suis jamais arrivée à quelque chose qui me satisfaisait. Je m’enfargeais toujours dans les détails », confie-t-elle.

S’enfarger dans les détails, elle en fera pourtant le brillant modus operandi de son blogue, Autour du poêle à bois, dans lequel elle glose avec un humour ravageur autour de moments méconnus de l’histoire canadienne-française ou mondiale, mettant en vedette la légende médiévale de Lady Godiva, la tête dure de Mary Thiphoïde ou le soldat Léo Major, qui a libéré une ville des Pays-Bas à lui seul.

« L’histoire avec un grand H est pleine de petites histoires », souligne la traductrice de 38 ans originaire de Matane, fervente passionnée d’histoire, pour qui une soirée réussie peut se résumer à fouiller dans Wikipédia à la recherche de fils sur lesquels tirer.

Ce que j’aime faire, c’est prendre une page qui est une date et cliquer sur tous les liens [dans Wikipédia]. Mais ce que je cherche surtout, c’est l’aspect humain.

Catherine St-Laurent

Parce que, comme elle le dit, « les gens sont toujours intéressés par les bonnes histoires, mais ce n’est pas nécessairement l’aspect qui ressort le plus dans son enseignement au secondaire, où il est davantage question de dates et de lieux ».

Bien que l’anecdote pas d’allure soit l’irrésistible matière première des textes de la truculente alter ego de Catherine St-Laurent, Matante Poêle, la langue qu’elle façonne à partir d’un mélange de français québécois et suranné en est le plus efficace générateur de rires. Elle s’en rendra vite compte en écrivant sur Clovis 1er : il y avait entre la noblesse de son personnage et ce français « de gars de chantiers bien de chez nous », une féconde marge comique.

Mais le rire n’aura pas exclu de se poser plusieurs questions sérieuses quant à la graphie de certains mots et à la conjugaison de verbes absents du Bescherelle. « Prends le verbe arsoudre », propose Catherine. « Le conjuguer au passé simple m’a apporté un grand plaisir, mais ce n’est pas si simple. » On n’en doute pas.

Recueil de ses textes préférés publiés sur son blogue, augmentés de quelques inédites, Autour du poêle à bois aura eu deux guides spirituels : l’écrivain britannique de fantasy Terry Pratchett et le jongleur de mots François Pérusse. À l’instar de ses inspirateurs, Matante Poêle se permet de nombreux délires et autres anachronismes gros comme le bras, tout en respectant la véracité factuelle des récits qu’elle pétrit.

« L’idée, ce n’est pas de construire un musée, précise-t-elle. Je voulais créer quelque chose de complètement nouveau, en préservant des choses qui seraient peut-être appelées à disparaître. »

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Autour du poêle à bois

Autour du poêle à bois

Québec Amérique

336 pages