Chaque semaine, environ 55 000 personnes franchissent les portes de la Grande Bibliothèque, à Montréal. De ce nombre, sept visiteurs sur dix s'y rendent d'abord pour le plaisir: fouiller dans les archives de la Collection nationale, écouter de la musique, voir une exposition ou simplement lire au soleil.

Depuis son ouverture, il y a trois ans, la Grande Bibliothèque est une destination naturelle pour les Montréalais, mais des visiteurs d'ailleurs au Québec la fréquentent aussi.

 

«En plus de notre vocation culturelle, nous sommes une destination touristique», dit Claire-Hélène Lengellé, responsable des communications pour Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Reconnue pour son architecture particulière, la Grande Bibliothèque possède plus de 4 millions de documents. Une mine de renseignements et d'occasions de divertissement gérée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Une ville...

Un mardi glacial de janvier, j'y passe une demi-journée. Devant l'offre de divertissement, j'hésite. Question de prendre une décision éclairée, j'emprunte un audioguide à l'entrée et, en un peu moins d'une heure, je fais le tour de l'édifice.

La Grande Bibliothèque est une ville où se côtoient les vidéos de Paula Abdul, les CD d'apprentissage du japonais et les oeuvres du poète Paul-Marie Lapointe.

Des mordus d'histoire défilent derrière les portes de la Collection nationale, un antre où l'on trouve de précieux documents telle une microfiche de l'exemplaire original de 1545 du Récit de la navigation aux îles Canada, Hochelaga, Saguenay et autres d'un certain capitaine Jacques Cartier.

C'est toutefois sur un récent recueil de nouvelles que je jette mon dévolu. Le style littéraire idéal pour une lecture sur place. Sur la promenade Savoie, un large corridor menant à de vieilles cartes géographiques, le soleil plombe. C'est là qu'assise dans un grand fauteuil, je lis pendant près de deux heures, les yeux plongés dans Enfance et autres fissures, de Marie Cadieux.

Les nouvelles y relatent l'histoire de petits événements aux grandes conséquences dans la vie d'enfants. Pas très gai, mais le beau temps qui entre à pleines fenêtres fait contrepoids.

Le temps! C'est qu'il a filé depuis mon arrivée! Vite, je vais au rez-de-chaussée pour prendre des notes en lisant le Wine&Spirits, histoire de m'inspirer pour la soirée.

Il est 16 h et je quitte la bibliothèque... pour mieux revenir une heure plus tard avec les enfants, à la découverte de l'Espace jeunes.

Culture en famille

Un peu avant le souper, partout dans la section jeunesse de la bibliothèque, on entend le sympathique «switch-switch» des pantalons d'hiver de dizaines d'enfants. Ils butinent d'un secteur à l'autre, entre les films, les disques, les livres et les livres-disques.

Plusieurs garçons s'attroupent autour des rayons de bandes dessinées. Bonne idée: on s'assoit ensemble et on lit des Charlie Brown sur des sièges colorés.

Nous resterons longtemps devant les postes d'écoute de musique. Les disques pour enfants connaissent un certain succès, mais c'est le chanteur Mika qui captive les enfants le plus longtemps. «C'est bon hein, maman! C'est les LOLLIPOPS!» hurle un des petits mélomanes, les écouteurs enfoncés sur les oreilles.

On lui rappelle de chuchoter, mais le sourire d'une dame occupée à classer des livres nous rassure: on est dans une section pour enfants et le personnel de la bibliothèque pardonne les petits écarts.

Des écarts comme les vives protestations au moment de partir. Nous n'avions pas terminé le film Balto, et oublié de chercher un livre sur les volcans.

Mais on reviendra. Pour les volcans et aussi pour regarder le documentaire de National Geographic sur les dinosaures dans la section des «grands». Si on arrive à chuchoter, cette fois!