À plus de 80 %, les Québécois se disent satisfaits de leurs bibliothèques, mais au-delà de l'augmentation des collections de livres et des heures d'ouverture, les suggestions qu'ils apportent concernent principalement les technologies du monde numérique.

Quel que soit le type de bibliothèque, les «pistes d'amélioration» passent toutes par les services en ligne, des courriels sur les nouveautés à l'intention des abonnés - 43% des Québécois sont abonnés ou fréquentent une bibliothèque - à l'accès à internet sans-fil dans les locaux des bibliothèques collégiales et universitaires.Telle est la principale conclusion du premier sondage sur les Perceptions et satisfaction des Québécois à l'égard des bibliothèques dont les résultats ont été rendus publics hier à l'ouverture du Premier congrès des milieux documentaires du Québec.

Jusqu'à dimanche au Palais des congrès, quelque 800 membres de sept associations québécoises de bibliothécaires, documentalistes et autres spécialistes du milieu réfléchiront sur les moyens - nécessaires, disponibles, souhaités - d'«Investir le monde numérique».

«Notre défi nous ramène un peu aux humanistes des Lumières», nous dira Guylaine Beaudry, de l'Université Concordia, présidente du comité organisateur. Comment, avec ces millions de pièces disséminées dans les bibliothèques, les musées et les centres de documentation, construire et exploiter une architecture documentaire au bénéfice du plus grand nombre.»

Sondage

Le sondage Léger Marketing a été réalisé sur l'internet pour le compte de la Table de concertation des bibliothèques québécoises, un organisme créé en 2002 par le ministère de la Culture et à qui l'on doit déjà le Catalogue des bibliothèques québécoises et le réseau informatisé de prêts entre bibliothèques.

En mai dernier, 1736 Québécois âgés de 16 ans et plus ont répondu au sondage web, un échantillon qui permet d'illustrer les positions des citoyens dans chacune des 17 régions administratives du Québec (la marge d'erreur est de 2,35 % 19 fois sur 20).

La Grande Bibliothèque, on le savait un peu, dépasse toutes les autres avec un taux de satisfaction de 8,7/10 et, à l'autre bout, les bibliothèques scolaires sont les seules en bas de 7. Pas contents de leurs biblios, les ados keb?

«Non, ce sont les réponses de parents d'enfants de moins de 16 ans qui ont mené à ce résultat», précise Sandrine Lépinay, vice-présidente associée chez Léger Marketing. Cause principale de l'insatisfaction parentale en la matière: les activités d'animation, qui ne «passent» pas (4,9/10).

Quant à la Grande Bibliothèque, on lui demande tout de même d'améliorer les possibilités de stationnement et les heures d'ouverture.

«Pourtant nous sommes ouverts tous les jours de 10 h à minuit», note placidement Guy Berthiaume, pdg de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et président de la Table ci-haut mentionnée (voir banq.qc.ca pour les résultats complets du sondage, sous «À propos de BAnQ»).

«Nous faisons face, ajoute-t-il, à une demande exponentielle et, personne, aucune institution, n'a les moyens de satisfaire une telle demande» qui augmente sans cesse. Mais qui marque, par ailleurs, le formidable succès de la «GBQ» qui, après cinq ans d'existence, attire trois millions de visiteurs par année boulevard de Maisonneuve, et cinq millions sur son site.

Ces taux de fréquentation et les demandes des milieux spécialisés autant que populaires constituent d'«heureux problèmes» que M.Berthiaume entend bien ne pas voir se transformer en cauchemar... exponentiel.

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Voir le programme du congrès des milieux documentaires sur http://congres2009.asted.org