La mort du livre au profit de l'électronique est annoncée depuis déjà plus d'une décennie. Umberto Eco et l'écrivain français Jean-Claude Carrière ajoutent au débat avec une discussion à bâtons rompus sur l'avenir du livre en papier, à l'heure où les livres électroniques commencent à constituer une concurrence sérieuse.

Leurs propos ont débordé sur un point déjà abordé par Milan Kundera dans Les testaments trahis, le contrôle de la postérité d'un auteur. Par exemple, Kafka qui a vu violé son désir que ses oeuvres soient détruites plutôt que publiées. Pour Eco et Carrière, tous les livres ont droit de cité, même ceux qui sont mauvais, même ceux qui sont immoraux, comme le Protocole des sages de Sion ou Mein Kampf.

Les auteurs abordent le caractère unique des livres annotés. Le livre électronique n'a pas encore d'outil valable pour cette fonction, et la question du legs des bibliothèques privées. Et ils s'amusent avec une réflexion sur la légitimité des gens qui parlent de livres qu'ils n'ont pas lu, qui n'est pas sans rappeler le Comment parler des livres que l'on n'a pas lus de Pierre Bayard.

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N'espérez pas vous débarrasser des livres. Umberto Eco et Jean-Claude Carrière. Grasset, 330 pages, 29,95 $.