Michèle Causse, écrivain et militante homosexuelle, est décédée jeudi à l'âge de 74 ans en Suisse, où elle avait «choisi elle-même de partir», a-t-on appris vendredi auprès de la coordination lesbienne en France.

«Elle a choisi de mourir, le jour de son anniversaire, auprès de l'association suisse Dignitas» à Zurich, selon l'association. Dignitas, association privée, aide activement les personnes qui le souhaitent, dont des patients étrangers, à mettre fin à leurs souffrances, la Suisse étant le seul pays au monde à ne pas réprimer le suicide assisté.

Les cendres de Michèle Causse seront dispersées non loin de son village natal dans le cimetière de Montvalent. La télévision suisse romande diffusera son témoignage en faveur de la mort choisie à l'automne 2010, a précisé l'association.

Michèle Causse a écrit de nombreux ouvrages, essais, fictions, nouvelles et poèmes dans lesquels elle a développé une critique radicale du monde patriarcal et cherché un nouveau langage «où l'égalité des sexes serait effective».

Elle a également traduit une trentaine de livres de l'anglais et de l'italien (Melville, Gertrude Stein, Djuna Barnes, Mary Daly, Silone, Pavese, Natalia Ginzburg, Alice Ceresa...).

Elle a par ailleurs enseigné et notamment été professeur invité à Rome (chaire d'éducation des adultes), consultante à l'Unesco (département d'alphabétisation, où elle a utilisé la méthodologie créée par Alice Ceresa «l'Unité de bibliothèque») et professeur invité à Montréal à l'Université Concordia.