Dans le cadre du projet La bibliothèque du XXIe siècle, la Commission permanente sur le développement culturel et la qualité du milieu de vie, formée majoritairement d'élus du parti du maire de Montréal, Gérald Tremblay, recommande à l'exécutif de la Ville d'investir, de 2011 à 2013, 4,9 millions de plus par an dans le budget de fonctionnement des bibliothèques publiques, a appris La Presse.

Si cette recommandation est retenue, il s'agira d'une bonification notable du budget des bibliothèques montréalaises dont les dépenses totales correspondent cette année à 69,7 millions. D'autant plus que la commission veut aussi que l'administration injecte en plus 8,7 millions pour des investissements divers et «600 000 $ en budgets initiaux non récurrents».

Ces recommandations découlent du constat fait en 2005 de la nécessité, pour la Ville, de se doter d'un «plan de rattrapage et de mise à niveau de ses bibliothèques» avec «l'ajout d'employés spécialisés et non spécialisés, la mise à jour des collections, l'augmentation des heures d'ouverture, la mise en réseau informatique, de même que la mise aux normes, l'agrandissement ou la construction de certains locaux».

La commission recommande au comité exécutif de faire en sorte que Montréal atteigne un niveau d'investissement dans ses bibliothèques «comparable à celui des grandes villes canadiennes comme Vancouver et Toronto». Les élus de cette commission se réuniront cet après-midi sur le sujet et présenteront leurs recommandations au public à 17 h.

Majorité

Cette commission est présidée par Michèle D. Biron, conseillère Union Montréal de Saint-Laurent. Ses autres membres sont Jocelyn Ann Campbell (UM) d'Ahuntsic-Cartierville, Vincenzo Cesari (UM) de LaSalle, Giovanni Rapanà (UM) du district Rivière-des-Prairies, Chantal Rossi (UM) de Montréal-Nord, Laurent Blanchard (Vision Montréal) de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Véronique Fournier (VM) du Sud-Ouest, et François Limoges (Projet Montréal) de Rosemont-La Petite Patrie.

Le comité exécutif acceptera-t-il des recommandations qui émanent surtout d'élus de la majorité à l'hôtel de ville? Pas sûr. La Commission sur les finances et l'administration a souvent préséance sur les autres commissions permanentes. De plus, chaque service a eu le mandat de couper «dans le gras». Mais si le maire Gérald Tremblay, à la demande de la chef de l'opposition, Louise Harel, oblige ces commissions à rendre des comptes, elles pourraient être entérinées, d'autant que l'administration ne voudra pas avoir l'air de ne pas... livrer la marchandise.

Gérald Tremblay n'avait-il pas promis en 2009 de «nouveaux engagements» de 43 millions, dont le quart pour la culture, s'il était réélu? De plus, sa chef de cabinet, Diane Lemieux, a de tout temps défendu le réseau des bibliothèques, notamment quand elle était ministre d'État à la Culture, à Québec.

Mais les commissions font parfois des recommandations qui ne sont pas suivies... Trois ans après qu'une commission eut recommandé de dépenser 200 000 $ pour installer un réseau WiFi dans les lieux publics montréalais, rien n'a encore été fait. «Les commissions sont encore des parangons de vertu», lâche un observateur averti de la scène municipale.

Par ailleurs, dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan d'action 2010-2014 du réseau Accès culture (qui comprend les maisons de la culture et des salles culturelles), la commission recommande que plus de place soit laissée à la relève, que le réseau «respecte la diversité montréalaise» et que la Ville hausse le budget annuel de fonctionnement d'Accès culture, à l'exclusion des dépenses d'immobilisation, d'environ 6 millions de dollars.