Rendez-vous incontournable de la rentrée culturelle, le 17e Festival international de la littérature (FIL) dévoilait hier au Lion d'Or sa programmation, qui s'ouvrira sur un hommage à la contre-culture des années 60 et 70 pour se terminer dans l'imaginaire amoureux des trentenaires.

Le Cabaret pas tranquille qui ouvrira le FIL, le 16 septembre, était au départ un spectacle qui durait plusieurs heures et qui a été réduit à ses meilleurs moments spécialement pour le festival, à la demande de Michelle Corbeil, sa directrice artistique. Créé par Olivier Kemeid, il s'agit d'un hommage à la contre-culture québécoise des années 60 et 70, dont on a eu hier un petit aperçu par la lecture impeccable d'un poème de Claude Gauvreau par Marc Béland - ce qui représente toujours un tour de force. Lors de ce cabaret, Marc Béland sera entouré de Marie-Thérèse Fortin, Maude Guérin, Alexis Martin, Catherine Lalonde, Lise Vaillancourt, Jean Maheux, Céline Bonnier et Sébastien Ricard, pour n'en nommer que quelques-uns.

Michelle Corbeil a pu connaître en partie cette effervescence dans les années 70 et ce qui l'a marquée est la formidable prise de parole des artistes de cette époque. «C'est une période qui arrivait juste après ce que l'on nomme la Grande Noirceur, une période de peur pour les intellectuels comme l'a déjà dit Jacques Godbout. Je crois que le monde dans lequel on vit n'est pas à l'abri de ça.» Et l'une des raisons d'être du FIL, pour sa directrice artistique, est justement de donner un espace aux artistes pour qu'ils puissent s'exprimer. Ils seront plus de 200 à le faire pendant l'événement, qui se déroule du 16 au 25 septembre.

Ce sera ainsi le retour de Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent de Loui Mauffette, spectacle fétiche du FIL, que Michelle Corbeil avoue avoir vu au moins 12 fois. Retour aussi des 5 à souhaits, qui sont animés depuis 15 ans par José Acquelin au Cabaret des Terrasses du Saint-Sulpice, ainsi que des Midis littéraires, qui seront dédiés cette année à l'oeuvre d'Anne Hébert, lue par Françoise et Sophie Faucher, Danièle Panneton, Marie Tifo et Évelyne de la Chenelière. Et, encore une fois, le Cabaret Dub & Litté de Michel Vézina et Vander, avec Benjamin Porcedda et François Vidal, qui liront ces furieux outsiders que sont Arthur Buies, Burroughs, Bakounine, Volodine ou Thoreau.

Du côté des invités spéciaux, le FIL a mis la main sur le spectacle L'or noir d'Arthur H, qui plonge dans la littérature des Antilles en lisant Aimé Césaire, Édouard Glissant, James Noël, Daniel Maximin, René Depestre ou Dany Laferrière. D'ailleurs, celui-ci fera l'objet d'un hommage dans Je suis un pays rêvé, spectacle mis en scène par Martin Faucher, qui avait été créé aux Correspondances d'Eastman en 2010. Des extraits lus par Mireille Métellus, Mani Soleymalou et Pascale Montpetit.

Visite rare aussi du discret comédien français Serge Merlin, qui lira le texte Extinction de Thomas Bernhard, une performance présentée en 2010 au Théâtre de la Madeleine à Paris.

Du côté des créations québécoises, nous sommes curieux d'entendre Révélations photographiques de Louise Bombardier, accompagnée de Violette Chauveau, qui ont offert hier au Lion d'Or un extrait plutôt humoristique de ce texte original et étrange. Le tango se mariera à la littérature avec Café 1930, dans lequel Kathleen Fortin lit la prose d'Elsa Osorio sur la musique de Fiestango.

Enfin, le FIL se terminera par Amour et libertinage, une adaptation pour la scène de Véronique Marcotte du recueil de nouvelles du même nom dirigé par Elsa Pépin et Claudia Larochelle. Plusieurs auteurs de ce recueil sur l'imaginaire amoureux des trentenaires se transformeront ainsi en lecteurs, parmi lesquels Sophie Cadeux, India Desjardins, Maxime Catellier, Alain Farah et Tristan Malavoy-Racine.

Le 17e Festival international de la littérature, du 16 au 25 septembre. Pour en savoir plus sur la programmation: www.festival-fil.qc.ca ou 514-842-2112.