N'eût été le nom sur la couverture, on aurait pu croire à un roman latino-américain. L'impression se dissipe au fil de la lecture mais on n'en demeure pas moins surpris et impressionné par le talent de Véronique Ovaldé à créer cette atmosphère légère et grave, ironique et sérieuse, mêlée ici au genre du polar.

En trois parties, ces vies d'oiseaux sont celles de trois personnages: Vida, parfaite épouse bourgeoise, désoeuvrée et délaissée par son mari, Taïbo, flic en deuil de la femme qui l'a quitté 15 ans plus tôt et Paloma, fille de Vida, âgée de 20 ans, en fugue avec le jardinier.

Rien de très surprenant dans ces personnages, si ce n'est qu'ils sauront échapper à une vie jouée d'avance.

Le personnage le plus marquant est celui de Vida, dont le destin aurait pu n'être qu'à l'image de sa «coiffure compliquée qui semblait prête à s'effondrer, mais qui bien entendu ne s'effondrait pas», vide et ennuyeux.

Ovaldé ne s'attarde pas dans les méandres de la psychologie, définit ses personnages en quelques traits précis, les faisant évoluer dans une suite de chapitres très courts. Un style efficace, qui ne semble avoir d'autre objet que de bien raconter une histoire. On lit cela avec beaucoup de plaisir, sans illusion que ce roman bien écrit restera longtemps dans notre imaginaire, une fois refermé.

Éditions de l'Olivier, 240 pages

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