Limonov

d'Emmanuel Carrère

(P.O.L.)

En suivant la route tortueuse d'Édouard Limonov, aventurier russe ayant connu mille vies, Carrère couvre un demi-siècle de l'histoire de la Russie, pays aussi insaisissable que l'est ce personnage de roman, qui existe vraiment. (Chantal Guy)

Freedom

Jonathan Franzen

(Boréal)

Ce portrait d'une famille, avec comme toile de fond la guerre en Irak, est le portrait d'une Amérique en déroute, du politique jusqu'à l'intime. Une grande fresque de la décennie 2000, quand tout a commencé à se détraquer et quand trop d'erreurs ont été commises...

(C. G.)

La grande maison

Nicole Krauss

(Boréal)

Quatre histoires qui se répondent à la perfection, qui transportent de New York à Israël, de l'Angleterre aux pays de l'Est, de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd'hui. Quatre monologues comme autant de confessions, qui s'éclairent l'un l'autre et illuminent par leur beauté. Un roman brillant, dans sa forme comme dans son fond.

(Sonia Sarfati)

Le musée de l'Innocence

Orhan Pamuk

(Gallimard)

L'écrivain turc, Prix Nobel 2006, a placé à la dernière des 650 pages de son roman une carte pour nous aider à situer son Musée de l'Innocence, le monument que son personnage Kemal érige à Füsun, la fille qu'il a perdue. Pamuk renouvelle le genre érotique, livre un portrait intime de la bourgeoisie turque, explore les dédales de la mélancolie et nous invite au voyage.(David Homel)

Famille modèle

Éric Puchner

(Albin Michel)

Une famille américaine parfaite : trois enfants, un chien, un bungalow dans le Wisconsin. Ça pourrait être le bonheur. Mais on est au royaume des rêves extra larges. Quand le père se laisse entraîner dans un projet immobilier censé faire de lui un homme riche, tout se met à dérailler. Une histoire drôle et totalement désespérée qui révèle le meilleur et le pire de l'Amérique. (Marie-Claude Fortin)

Clèves

Marie Darrieussecq (P.O.L.)

Le passage de l'enfance à l'adolescence, la découverte de la sexualité par une jeune fille, dans les années 80, dans le style cru propre à l'écrivaine, qui n'en est pas à sa première incursion dans la provocation. Mais c'est terriblement juste, car c'est assez terrible, cet âge-là...

(C. G.)

La belle amour humaine

Lyonel Trouillot

(Actes Sud)

La belle amour humaine. Déjà le titre nous place dans l'ambiance. Ce roman de l'Haïtien Lyonel Trouillot est un poème doublé d'un art de vivre. Sans compromis, mais avec chaleur et désintéressement, le narrateur sert de guide à une voyageuse qui cherche réponse à la question « quel usage faut-il faire de sa présence au monde? « (Anne-Marie Voisard)

Rien ne s'oppose à la nuit

Delphine de Vigan

(JC Lattès)

Le récit prenant, chavirant, d'une jeune écrivaine dont la mère s'est suicidée, et qui fouille son passé et l'invraisemblable histoire familiale afin de comprendre. Avec ce roman autobiographique magnifiquement écrit, Delphine de Vigan n'a pas remporté de prix, mais a gagné le coeur de plus de 165000 lecteurs, en France seulement. (M.-C. F.)

Les Sentimentalistes

Johanna Skibsrud

(XYZ)

Premier roman à teneur autobiographique, Les Sentimentalistes a valu à cette auteure née en Nouvelle-Écosse le prestigieux prix Giller en 2010. Skibsrud raconte avec finesse et humour les derniers jours de Napoleon Haskell, vétéran du Vietnam qui pendant 30 ans a porté en lui un intolérable secret. Un récit touchant sur les questions de la transmission et des traumatismes de la guerre. (Sylvie Saint-Jacques)

Le cas Sneijder

Jean-Paul Dubois (L'Olivier)

On aime l'humour noir de Jean-Paul Dubois, même quand celui-ci prend une tournure désespérée. Dans ce livre qui se déroule entièrement à Montréal, entre le Jardin botanique et L'Île-des-Soeurs, l'auteur entraîne son héros, seul rescapé d'un rarissime accident d'ascenseur, vers le fond du baril. Un roman drôle et dur sur les petites et les grandes trahisons. (Josée Lapointe)