Un regroupement présidé par François Mayeux, propriétaire de la librairie Planète BD et pilier de la promotion du neuvième art au Québec, va lancer un festival de la bande dessinée à Montréal, a appris La Presse.

L'édition inaugurale de ce nouvel événement qualifié de «grand public» se tiendra les 1er, 2 et 3 juin 2012, vraisemblablement à l'Espace La Fontaine, situé en plein coeur du parc du même nom.

«Le bassin d'auteurs est là, les lecteurs sont là et le milieu est assez grand pour supporter un événement qui ne soit pas un coup d'épée dans l'eau», estime François Mayeux, qui caresse ce projet depuis des années. La «solidité» actuelle du milieu, la croissance de la présence de la bande dessinée dans les médias et l'espace grandissant qu'elle occupe dans les bibliothèques publiques rendent les conditions favorables à l'implantation d'un festival consacré au neuvième art, selon lui.

Les initiatives pour doter Montréal d'un événement consacré à la bande dessinée ont été nombreuses au fil du temps, mais aucune n'a réussi à s'implanter aussi solidement que le Festival de la BD francophone de Québec, qui aura 25 ans en 2012. «Il y a eu plein de festivals [à Montréal], reconnaît François Mayeux, mais ils ont toujours été intégrés dans un autre événement: Juste pour rire, le Salon du livre ou les Journées de la culture. Aujourd'hui, il y a matière à faire un vrai festival comme il y en a en Europe.»

La réalité du milieu de la bande dessinée québécoise a en effet beaucoup changé ces 10 dernières années. La série Paul, de Michel Rabagliati, connaît un succès artistique et commercial impressionnant - Paul à Québec s'est écoulé à plus de 40 000 exemplaires, selon La Pastèque, son éditeur. Les Nombrils, de Delaf et Dubuc, cartonnent en Europe et de nombreux autres artisans d'ici publient des albums chez des éditeurs de qualité tant au Québec qu'en Europe.

Le futur festival de la bande dessinée de Montréal se veut un lieu rassembleur et grand public où seront célébrés tant le roman graphique que la bande dessinée (jeunesse ou adulte) et le fanzine.

«On veut ratisser très large, ce n'est pas un événement sectaire seulement pour les purs et durs», explique François Mayeux.

La réponse du milieu est «très bonne» pour le moment, dit-il prudemment. Le libraire s'attend à faire face à un certain scepticisme, mais espère néanmoins convaincre un maximum d'éditeurs et accueillir des vedettes européennes dès 2012. Et ce, même s'il juge que le talent local est «assez fort pour rendre l'événement intéressant». Il insiste sur son objectif d'implanter un événement durable. «Ce n'est pas sur la première année qu'on veut être jugé», précise-t-il.

La réalité du milieu de la bande dessinée québécoise a beaucoup changé ces dernières années, comme en témoigne le succès de la série Paul, de Michel Rabagliati.