Aristote, fondateur du premier Lycée, était un vaste penseur, d'avis que tout savoir est bon à prendre. «Philosophe de la terre», l'ancien élève de Platon a fait jouer l'observation dans l'élaboration de la pensée qu'il a, du même coup, libérée du mythe.

Ainsi, Aristote a colligé les Constitutions de quelque 150 cités, la base politique de la Grèce antique. «L'amitié semble constituer le lien des cités», écrira-t-il, la «concorde» qui en découle s'opposant à «l'esprit de faction». «Parti à la recherche des racines morales de la crise économique», Bernard Girard, spécialiste de l'histoire du management, s'est remis à la lecture d'Aristote. Pour (re)découvrir les ressemblances entre la cité antique et les entreprises modernes, «sociétés politiques (...) où le dirigeant joue le rôle d'arbitre entre investisseurs, fournisseurs, clients, salariés, fonctionnaires...» En partant des nombreux écrits d'Aristote sur la gouvernance, Bernard Girard explore les paramètres d'une approche managériale qui prendrait mieux en compte la vraie nature de l'homme, cet «animal politique» en constant (re)positionnement par rapport au travail, au salaire, à l'équipe. De bien belles heures avec celui que Dante appelait «le maître de ceux qui savent».

Maxima -Laurent du Mesnil Éditeur, 270 pages