Oxford. Sous ses apparences de prestige, la plus célèbre université anglaise dissimule les faiblesses humaines sous des costumes et des traditions centenaires. James Stieff l'apprend à ses dépens: là où l'apparence est reine, il lui faut tomber de haut, laisser ses illusions, pour peut-être se trouver lui-même.

Sa quête commence grâce à Jess, jeune femme dont il tombe amoureux. Jess lui présente son groupe d'amis. Ils forment une famille qui, le temps d'Oxford, offre une parenthèse enchantée.

Franny, Simon, Jess, James, Emmanuela sont pris sous l'aile de Mark, un riche héritier qui les invite bientôt à vivre avec lui dans une immense maison, hors du campus, et presque hors du temps. Le temps d'une parenthèse enchantée, mais qui jette aussi les bases des vies adultes, malheureuses, hypocrites ou décevantes qui se profilent.

Naomi Alderman connaît bien Oxford et décrit avec beaucoup de sincérité les tourments de l'âge étudiant, où l'on dit adieu à l'enfance, sans vouloir encore embrasser pleinement la vie adulte. Il ne s'agit pas tant d'une histoire de classes sociales que de vies qui parfois déraillent, et doivent apprendre à rester fidèles.

En accordant une grande attention à ses personnages, Naomi montre qu'Oxford prépare à bien des choses, mais sans doute pas à affronter la vie et la personne que l'on s'apprête à devenir. Mauvais genre est le deuxième roman d'une jeune auteure britannique, qui confirme le talent que lui prête la critique britannique, enthousiaste, depuis La désobéissance.

Mauvais genre

Naomi Alderman

Éditions de l'olivier, 380 pages

*** 1/2