«La science-fiction peut-elle être un outil de travail en bioéthique?»

La question de Joël Champetier, le rédacteur en chef invité de Zinc, illustre bien le numéro spécial qu'a consacré la revue de littérature québécoise à ce domaine. Réincarnation, préservation des espèces extraterrestres en voie de disparition, doctrine du moindre mal: la science-fiction aspire bel et bien à mettre le pied dans les facultés de philosophie, sinon de droit.

Sur un registre plus facétieux, Zinc consacre une douzaine de pages à un reportage photographique sur les immeubles inspirés des soucoupes volantes, de Bratislava au Tennessee, réalisé par Josiane Timmins au fil des affectations de son père diplomate. Un autre reportage photo s'attarde au musée des extraterrestres de Roswell. Plusieurs des participants à ce numéro partagent cette approche plus légère.

 

N'empêche, les imaginations plus corsées sont fascinantes. Alexandre Lemieux réécrit avec bonheur l'histoire d'une philosophe dont les livres en apparence anodins servent plus tard de base à une guerre mondiale, et que des envoyés du futur veulent assassiner. Guillaume Voisine explore la possibilité qu'un transfert de mémoire d'un corps à l'autre crée un Frankenstein moderne. Et avec un style sordide, Elsa Dupré imagine une robe rose qui tue les femmes qui la portent.

Enfin, les fans d'Eloik, une saga mêlant science-fiction et fantastique de Martin Bois et Sébastien Lévesque, qui a connu un succès international avec des traductions chinoise et anglaise, pourront voir une avant-première du prochain tome.

Zinc

173 pages, 6,95$

**1/2