On a tous croisé au moins une fois dans notre vie une personne convaincue d'avoir entre les mains un petit chef-d'oeuvre - un livre, une idée de film, etc. - qui ne réussit pas à voir le jour faute d'appui, surtout financier.

Dans le monde de l'édition, cet obstacle a été en partie contourné au cours des dernières années grâce au web. En effet, on peut publier assez facilement un roman à compte d'auteur, du moins virtuellement, et réussir à trouver son public avec l'aide des médias sociaux. C'est long, mais c'est possible.

Voilà qu'un site internet permet à des créateurs de tout acabit de trouver des sources de financement pour des projets cinématographiques ou musicaux par exemple, et ce, sans devoir faire les compromis qui viennent habituellement avec la participation de partenaires financiers privés ou d'institutions publiques comme Téléfilm.

Un site en particulier a attiré l'attention des médias américains au cours des dernières semaines. Il s'agit de Kickstarter.com, qui figure parmi les 10 sites à suivre en 2011 selon Mashable.com.

Kickstarter permet aux artistes et aux créateurs de soumettre leur idée à un genre de tribunal populaire. On lance une idée de film sur le site et les individus intéressés peuvent contribuer financièrement à la réaliser. (Le projet doit être sérieux et très bien ficelé. Kickstarter ne donnera pas un sou à un créateur avant que la somme visée ne soit amassée, et ce, à l'intérieur d'un temps limite.) Ainsi, un Japonais assis dans son appartement de Roppongi Hills, tout comme un New-Yorkais de Brooklyn, pourrait trouver l'idée d'un Québécois de Verdun géniale et décider de participer financièrement à sa réalisation. À condition que tout ce beau monde communique en anglais, bien entendu, puisqu'on parle de sites américains. En anglais, on appelle cette approche le crowdfunding.

Attention: on ne parle pas de projets qui commandent des budgets astronomiques. La plus importante somme amassée avec l'aide de Kickstarter est d'un demi-million de dollars et il s'agit d'une exception. On parle plutôt de petits projets de quelques centaines de milliers de dollars. Mais qui sait? Si la formule fonctionne, peut-être pourra-t-on envisager des projets plus ambitieux.

Sur son site, Mashable.com présente quelques projets qui ont vu le jour grâce à Kickstarter.

Le premier est celui d'un cinéaste qui tente de financer son film à hauteur de 150 000$. Les réponses sont enthousiastes et proviennent de partout dans le monde. Il explique qu'il s'est tourné vers Kickstarter entre autres parce qu'il ne voulait pas faire de compromis sur sa vision de l'oeuvre, ce qui arrive souvent lorsqu'on fait appel au financement extérieur.

Dans le deuxième cas, un inventeur a créé un gadget qui transforme un iPod Nano en montre-bracelet. Ses créateurs souhaitaient réunir 15 000 $; ils ont amassé plus de 450 000 $ tellement leur idée a suscité l'engouement.

Aux États-Unis, on semble penser que le crowdfunding a de l'avenir. Il faut dire que, là-bas, le financement des arts est presque entièrement assuré par le privé. Au Canada, où les institutions s'adaptent souvent lentement à l'innovation alors que certaines créations ne correspondent tout simplement pas aux petites cases prévues par les fonctionnaires, le concept paraît encore plus alléchant. Ici, les cinéastes peuvent difficilement se passer des institutions, ce qui signifie qu'ils doivent se montrer patients et mettre de l'eau dans leur vin. Non seulement des sites comme Kickstarter sont porteurs d'une certaine liberté, ils pourraient aussi, à très long terme et s'ils font des petits, bouleverser notre conception du financement de la création artistique.

Cosmo en arabe

Le magazine Cosmopolitan, reconnu pour ses premières pages montrant des filles hyper sexy et annonçant des conseils pour mieux jouir de sa sexualité, se lance à la conquête des lectrices du Moyen-Orient. À compter de mars prochain, les jeunes femmes du Liban et de cinq autres pays de la région, dont l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, pourront acheter la publication dans les kiosques à journaux. Quelle sera la réaction en Arabie saoudite, là où les femmes n'ont pas encore le droit de conduire une auto? On peut imaginer que Cosmo s'adaptera à son public cible et diluera son message.

L'avatar au micro

Sur son blogue geekette.ca, la blogueuse Gina Desjardins, qui a assisté au Consumer Electronics Show à Las Vegas, nous a fait une démonstration assez troublante des possibilités d'Avatar Kinect, qui sera en magasin le printemps prochain. Ce nouveau jeu adapté à la console XBox 360 de Microsoft permet de créer son propre avatar qui adopte donc notre expression faciale, notre gestuelle et nos intonations. Notre avatar peut également communiquer en ligne avec ceux de nos amis. Gina Desjardins s'est donc amusée à créer un talk-show virtuel avec des personnages animés. On imagine très bien des clubs de lecture virtuels où chaque participant n'aurait pas à quitter le confort de son salon pour échanger sur le roman de l'heure. Ou encore des émissions de télé animées par les avatars de nos animateurs préférés. Une façon de régler la psychose entourant le vieillissement des animatrices au petit écran? La science-fiction est de moins en moins... fictive.