Les geeks qui participent au festival South by Southwest (SXSW) ont la fibre entrepreneuriale très développée. Que vous marchiez dans la rue, dans un des interminables couloirs de l'Austin Convention Center ou que vous terminiez la soirée dans un bar en sirotant une bière, vous risquez d'être accosté par quelqu'un qui essaiera de vous vendre son «app». C'est quoi une app? C'est une application (ou un logiciel, si vous préférez) qu'on peut utiliser sur son ordinateur, son téléphone intelligent ou sa tablette numérique.

Dans le cadre de l'événement SXSW Accelerator, 32 jeunes entreprises étaient en compétition pour faire connaître leur application. Durant deux jours, dans une salle de conférence du Hilton, les jeunes entrepreneurs défilaient sur une scène, devant public et jury, et disposaient de deux minutes pour vendre leur salade. Ensuite, les questions fusaient: comment pensez-vous faire de l'argent? Comment allez-vous commercialiser votre application? Etc.

Les participants semblaient nerveux, avec raison. Après tout, Twitter a pris son envol en 2007 après avoir remporté un Web Award dans le cadre de SXSW. Les enjeux sont donc importants.

SXSW Accelerator s'est terminé mardi soir dernier avec le couronnement de quatre gagnants. Le choix du jury, quatre entreprises californiennes, a confirmé une fois de plus la suprématie de la Silicon Valley.

Dans la catégorie «nouvelles et information», c'est l'application Storify (storify.com) qui s'est distinguée. Déjà populaire dans l'univers journalistique, Storify permet de raconter une histoire à partir d'images (Flickr), de vidéos (YouTube) et de statuts provenant des médias sociaux comme Twitter et Facebook. L'an dernier par exemple, le Washington Post a publié un long reportage sur le combat d'une jeune femme contre une maladie incurable simplement à partir de ses statuts Facebook. On risque de voir de plus en plus d'expériences du genre au cours des prochains mois.

Dans la catégorie «innovation web», c'est Hipmunk (hipmunk.com), site de voyages, qui l'a remporté. Hipmunk permet de faire le tri dans les vols et les hôtels disponibles pour une destination donnée. Son critère, pour le moins original, est le facteur «supplice» (agony, en anglais). En effet, les concepteurs de Hipmunk (dont plusieurs qui ont fondé reditt) estiment que le bas prix n'est pas le seul facteur qu'il faut prendre en considération lorsqu'on choisit un itinéraire. Le nombre d'escales, le confort et la simplicité du parcours influencent également le choix et c'est le filtre que propose Hipmunk.

Dans la catégorie «technologies de divertissement», l'application Tango (tango.me) permet de communiquer gratuitement par vidéo avec ses amis et ses contacts sur un téléphone intelligent. L'application, offerte pour iOS, Androïd 3G ou WiFi, est utilisée dans 140 pays.

Enfin, dans la catégorie «Média et réseautage sociaux», c'est Popvox (Popvox.com) qui a remporté la manche. L'application, qui ne peut être utilisée qu'aux États-Unis, se propose d'établir un lien entre les citoyens et les membres du Congrès. Les électeurs envoient un message dans lequel ils prennent position en faveur d'un projet de loi et leur opinion est ensuite acheminée à l'élu concerné. Pour les membres du Congrès, c'est un outil qui permet de prendre le pouls de l'électorat sur un sujet donné.

Pour voir la liste complète des finalistes et découvrir ce que l'avenir nous réserve: sxsw.com/node/7079

Le NYT payant en ligne au Canada

Depuis la semaine dernière, au Canada, il faut payer pour avoir accès au contenu en ligne du New York Times. La nouvelle formule, qui sera implantée le 28 mars aux États-Unis, permet aux internautes de consulter gratuitement un total de 20 articles (vidéos ou reportages photo) en l'espace d'un mois. Au-delà de ce nombre, il faut s'abonner. Le journal propose trois forfaits différents. Ceux qui sont déjà abonnés à la version papier ne paieront pas de somme supplémentaire et il leur sera toujours possible d'avoir accès aux liens envoyés par Twitter et Facebook sans être abonnés. Dans les applications pour tablette et pour téléphones intelligents, la section Top News demeurera gratuite. On pourra en outre avoir accès à la page d'accueil du site newyorktimes.com ainsi qu'aux premières pages des différentes sections.

All the President's Men

Tous les mordus de journalisme ont vu au moins une fois le film All the President's Men. Le film d'Alan J. Pakula, qui met en vedette Robert Redford et Dustin Hoffman, raconte les dessous de l'enquête du Washington Post sur le scandale du Watergate. Le Vanity Fair publie dans son numéro d'avril, actuellement en kiosque, un extrait d'une biographie à venir sur Robert Redford. On y apprend que l'acteur s'est investi très tôt dans le projet de film, qu'il a rencontré les reporters Woodward et Bernstein avant même la publication de leur livre et qu'il a eu une influence certaine sur la réalisation du long métrage. Le texte est captivant. Dans le même numéro (un incontournable pour les accros aux médias), on peut également lire une entrevue avec un des cofondateurs de Twitter, Jack Dorsey, ainsi qu'un bref portrait de Christopher Poole, fondateur de 4chan.org, celui qu'on présente comme «le geek qui a créé le chaos sur l'internet».