Ce matin, la Première Chaîne de Radio-Canada présentera sa nouvelle programmation d'été. Parmi les animateurs, des gens que nous avons connus comme chroniqueurs et qui se lancent pour la première fois à l'animation.

C'est le cas de Robert Frosi, chroniqueur sports à l'émission Désautels, qui remplacera René Homier-Roy tout l'été. C'est également le cas de Catherine Perrin qui a déjà animé à la télé, mais qui n'a jamais eu SON émission de radio. Elle remplacera Joël Le Bigot le week-end. Un bon chroniqueur fait-il automatiquement un bon animateur? On le découvrira cet été.

Mais au fait, que faut-il pour être un bon animateur à la radio?

Christiane Charette, qui a quitté les ondes vendredi dernier après cinq années passées au micro de son émission Christiane Charette en direct, avait été chroniqueuse avant de devenir animatrice.

Mais elle avait ce petit plus qui la distinguait des autres: du charisme, du style, un ton très personnel. Tout le monde n'aimait peut-être pas Christiane Charette, mais personne ne pouvait nier qu'elle avait une personnalité radio. Même chose pour Paul Arcand, René Homier-Roy ou Jacques Fabi. Et que dire de Véronique Cloutier qui anime Les midis de Véro, une des émissions les plus populaires au Québec? Ces animateurs ont tous un ton, un style et un fan-club d'auditeurs qui leur sont férocement fidèles.

Pour occuper un micro, habiter un studio et donner le ton à une émission, il faut plus que de bonnes idées, une belle voix et de bons recherchistes. Il faut aussi une personnalité forte, un «je ne sais quoi» qui fait que les auditeurs ont l'impression de manquer quelque chose s'ils n'écoutent pas l'émission.

On pense entre autres à Jacques Languirand qui a souligné ses 40 ans de radio cette année. Au fil des ans, l'animateur a bâti une véritable communauté autour de lui, communauté qui boit ses paroles et qui écoute son émission comme on va à la messe, religieusement. Jacques Fabi, surnommé le roi de la nuit, a toujours animé ses émissions pendant que la plupart d'entre nous dormaient profondément. Quand il a repris le micro en février dernier après un hiatus de quelques mois, ses admirateurs étaient fous de joie. Leurs nombreux commentaires sur Facebook disaient presque tous la même chose: ils retrouvaient enfin «leur» animateur.

Car avec le temps, un bon animateur réussit à créer une intimité avec ses auditeurs: le timbre de la voix, les intonations, les tics de langage sont tous des caractéristiques auxquelles les auditeurs s'attachent, des signes familiers qui ponctuent la vie quotidienne des gens, qui les rassurent.

Parmi les animateurs qui auront marqué l'histoire de la radio au Québec, il y a bien entendu Chantal Jolis. Lorsque cette femme parlait au micro, on avait vraiment l'impression que c'est à nous, personnellement, qu'elle s'adressait. Voix chaude, propos intelligent, toujours enthousiaste, mais jamais gaga, en voilà une qui s'était frayé un chemin dans nos maisons et nos quotidiens. Aujourd'hui, ses fans s'ennuient. Ce soir, justement, ils seront réunis au Lion d'or dans le cadre d'un concert-bénéfice pour recueillir des fonds afin d'offrir une aide à «leur» animatrice, aujourd'hui atteinte de la maladie de Parkinson. Auditeur et amis sont invités à contribuer à ce grand élan de générosité.

Au fond, c'est sans doute ce qui caractérise le mieux un bon animateur de radio. À force de l'écouter, on en vient à le considérer comme un ami.

Pour en savoir plus sur le concert-bénéfice de ce soir ou pour faire un don: https://on.fb.me/kZw04I

Club de lecture sur Twitter

The Atlantic vient de lancer un projet très particulier: un cercle littéraire international sur Twitter. Premier livre discuté: Le tueur aveugle (The Blind Assassin) de Margaret Atwood. Comme le débat a lieu sur Twitter, les commentaires ne devront pas dépasser 140 caractères. Animé par un professeur de journalisme, Jeff Howe, également auteur du livre Crowdsourcing: Why the Power of the Crowd Is Driving the Future of Business, ce club de lecture débordera à l'occasion dans la section commentaires ainsi que sur les pages Facebook et Tumblr du magazine.

La discussion débute le 1er de chaque mois et dure tout le mois. Ce qui est chouette, c'est que l'auteure est invitée à y participer. Margaret Atwood, très active sur Twitter, est déjà intervenue dans la discussion qui a débuté mercredi dernier. À lire le fil Twitter du club, on constate qu'il y reste certains petits détails techniques à régler (rappeler aux membres du club d'identifier le chapitre dont ils parlent, par exemple, ou de ne pas révéler la fin), mais l'expérience demeure tout de même intéressante à observer.

Pour suivre le club littéraire sur Twitter: @1book140