Alors que de nouvelles compressions budgétaires doivent s'abattre sur Radio-Canada, une campagne d'appui à la télévision et la radio publiques vient d'être lancée sous le thème «Tous amis de Radio-Canada».

L'essayiste Normand Baillargeon et la romancière Antonine Maillet ont accompagné le Syndicat des communications de Radio-Canada et la CSN, mardi, au cours d'une rencontre avec la presse à Montréal pour lancer cette autre campagne en faveur du diffuseur public.

CBC-Radio-Canada devra faire face à une autre vague de compressions budgétaires d'environ 10 pour cent. Les détails devraient être annoncés dans le prochain budget fédéral.

En 2009, le budget avait été réduit de 171 millions $ et cela s'était traduit par la perte de 800 emplois, en plus de la vente d'actifs.

La campagne «Tous amis de Radio-Canada» prendra notamment la forme d'affichage dans le transport en commun. De plus, des personnalités comme Antonine Maillet et Normand Baillargeon prendront la parole à la défense du diffuseur public. Mais le groupe espère surtout convaincre le public canadien et québécois d'adhérer à la cause.

«Le gouvernement canadien consacre 34 $ par citoyen pour son diffuseur public. Qu'avons-nous pour cette somme? Quatre-vingt-deux stations de radio, 27 stations de télévision, une trentaine de services différents, deux réseaux dans deux langues officielles, un service pour le Nord québécois, un autre service sur ondes courtes en huit langues pour l'international, sans compter les plateformes numériques. Nos cousins français consacrent 78 $ par personne et le Royaume-Uni 111 $», a plaidé le président du Syndicat des communications de Radio-Canada, Alex Levasseur.

Le professeur Normand Baillargeon a relevé le rôle que joue Radio-Canada pour une démocratie de délibérations et de participation. «L'attaque en cours contre Radio-Canada c'est le prolongement d'une attaque sévère contre les services publics qui se mène depuis deux décennies au moins», a-t-il déploré.

La dramaturge Antonine Maillet a vanté le rôle identitaire de Radio-Canada pour les francophones du pays. Elle a ainsi loué «la part qu'a jouée Radio-Canada pour nous dire qui nous sommes et nous dire que nous ne sommes pas tout seuls».

«Si on pouvait faire comprendre ça à Ottawa: la seule façon de sauver le Canada, c'est sauver ces morceaux de Canada», s'est-elle exclamée.

Et le président de la CSN, Louis Roy, a dépeint Radio-Canada comme un fil conducteur, une sorte de repère dans la société.

Autre campagne

Une autre campagne en faveur de Radio-Canada a également été lancée par le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente les employés de bureau.

Cette campagne, «J'aime Radio-Canada», est accompagnée d'une pétition, qui sera d'ailleurs déposée mercredi à la Chambre des communes.

Elle prend aussi la forme d'un envoi de lettres invitant le ministre des Finances, Jim Flaherty, à ne pas diminuer le financement de Radio-Canada dans son prochain budget. Des autocollants pour les voitures ont aussi été imprimés à la défense du diffuseur public.