CBC/Radio-Canada prévoit abolir 650 postes en trois ans, dont 475 cette année, en raison des coupes de 115 millions de dollars annoncées dans le budget fédéral la semaine dernière.

> Sur le web: les détails du plan de Radio-Canada

Dans un communiqué de presse publié hier après-midi, la société d'État a rendu public son plan d'action pour relever le «défi budgétaire».

«Il y aura évidemment des répercussions importantes sur nos services, notre organisation et nos employés», a déclaré le président-directeur général, Hubert Lacroix.

Ce plan d'action, qui sera déployé en trois ans, s'articule en cinq points principaux: augmenter les revenus; transformer Radio-Canada international; accélérer la mise hors service des émetteurs analogiques; réduire les coûts; et modérer le déploiement de la stratégie quinquennale de développement.

Près de 1500 emplois depuis 2009

Presque le même nombre de postes sera supprimé à Radio-Canada et à CBC. En effet, 256 emplois devraient être abolis au service anglais en trois ans, et 243 du côté français. De plus, 151 postes institutionnels seront abolis.

En 2012 seulement, 153 postes seront supprimés à Radio-Canada et 215 à CBC.

Ces coupes s'ajoutent à celles annoncées dans la foulée de la crise financière mondiale, il y a trois ans: depuis mars 2009, «il va y avoir entre 1350 et 1450 jobs chez CBC/Radio-Canada qui auront disparu», a souligné Hubert Lacroix.

Autres coupes

«C'est beaucoup de jobs et ça met un peu en perspective la qualité des personnes qui restent pour continuer à livrer nos services dans un environnement comme ça.»

Outre les suppressions de postes, la société d'État a aussi annoncé une série de mesures, dont la mise hors service des émetteurs analogiques à compter du 31 juillet 2012. Les quelque 2% de Canadiens qui captent toujours les signaux de télévision de CBC ou Radio-Canada à l'aide d'antennes en V devront donc acheter un convertisseur.

Elle fermera également les sections russe et brésilienne de Radio-Canada international, pour se concentrer sur les cinq langues les plus parlées par son auditoire (anglais, français, espagnol, arabe et mandarin). Le «nombre d'épisodes produits» sera également diminué.

À Ottawa, les partis de l'opposition ont dénoncé les «coupes idéologiques» faites par le gouvernement conservateur dans les fonds accordés au diffuseur public. Ce dernier est parmi les départements et agences les plus touchés par les compressions annoncées dans le budget.

Français et anglais

Les porte-parole de Radio-Canada ont cependant affirmé que les compressions ne toucheraient pas les régions outre mesure: celles-ci n'auraient à en supporter que 20%.

Ils se sont aussi défendus de sabrer davantage les services français que les services anglais, d'un point de vue proportionnel.

«On a à peu près la même masse salariale et le même nombre d'employés» dans les deux services, a souligné le vice-président principal des services français, Louis Lalande.

En quelques points

- Réduction de 400 000 pi2 de la superficie occupée à la Maison de Radio-Canada à Montréal;

- Abolition des émissions de nuit à la Première Chaîne et réduction du budget de production musicale à Espace musique;

- Diminution des coûts de production de RDI à Montréal et dans les centres régionaux;

- Réduction des coûts de la programmation d'information à CBC et de production de RDI;

- Réduction du portefeuille immobilier de la Société;

- Vente de publicité et de commandites sur Espace musique et CBC Radio 2;

- Abandon par Radio-Canada de son projet de chaîne de télévision numérique axée sur les sports;

- Fermeture des sections russe et brésilienne de RCI, pour se concentrer sur les cinq langues les plus parlées par son auditoire (anglais, français, espagnol, arabe et mandarin).